leizure
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Leizure
Primal Hymns – LP
Five Foot One records 2021

Leizure est danois et instantanément vient à l’esprit le nom de leurs compatriotes de Pardans. Et pas uniquement parce qu’un saxophone sévit dans les rangs de ces deux groupes (ce n’est d’ailleurs nullement un point de comparaison) mais essentiellement pour des racines communes dont le nom principal est Birthday Party. Et pas uniquement parce que le premier morceau se nomme Caveman. Sûrement un hasard. Cependant, rassurez-vous (ou non), Leizure est loin de faire dans le plagiat. Une belle source d’inspiration que le quintet qualifie quant à lui de rock agressif et romantique. Car oui, de la passion, des états d’âme remplis de fougue, d’un allant contagieux qui bouscule, une exaltation survoltée Primal Hymns en déborde. Et si Pardans dont la comparaison est de plus en plus caduque arrive à taper et unifier plusieurs styles, Leizure est plus régulier dans l’effort et monte son cheval de bataille sans chercher à visiter des contrées annexes. Ce qui n’empêchent pas les neuf morceaux de ce premier album d’être joliment et finement panachés.
Le chant de Zakarias Sanderson possède de l’aplomb, donne intensément de la vie à chaque mot ou cri/exclamation dont il ponctue souvent ses phrases comme un Australien bien connu dont il a été question plus haut. Et derrière, la cavalcade suit, ne s’arrête jamais ou rarement (le temps d’un Romance and A Hustle plus mesuré et mélancolique), d’un phrasé plus mélodique ou de chœurs particulièrement réussis comme sur Sylvia’s Comedown. Le reste du temps c’est à dire quasi tout le temps, Primal Hymns secoue, rue dans dans les brancards avec une rythmique enlevée et énervée mais toujours avec un beau brin de classe et du panache donnant de l’épaisseur au propos et des titres concluants comme les deux ultimes compos Sacred Territory et le plus ambitieux High Frequency. Dans ces conditions, difficile d’entendre les tentatives de guitare acoustique sur une poignée de titres ou le piano présent presque à chaque fois et joué par Arshia Kadkhodaei, également saxophoniste de Leizure dont l’instrument de prédilection n’a lui aucun mal à se frayer un chemin dans le dédale de cette musique ardente, effrénée, qui cogne autant qu’elle fait vibrer.
Primal Hymns n’a rien d’un album avec des hymnes faciles et entêtants mais sur la durée, c’est imparable.

SKX (23/09/2021)