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Human Impact
EP01 – LP
Ipecac records 2021

Ce disque tourne sur le site de Human Impact depuis mars dernier mais le vinyle n’est arrivé que mi-septembre. Il va falloir de plus en plus s’habituer à ces décalages spatio-temporels entre le virtuel et la réalité qui se désiste. Et tout ça à des prix prohibitifs car se procurer du vinyle devient un sport de riches. Ce qui n’est pas le cas de EP01 dont le tarif était tout à fait normal. Ipecac a même fait un rabais de 10% parce que soi-disant, les pochettes de tous les vinyles importés en Europe étaient un peu abîmées. Je cherche encore l’avarie.
Si vous suivez le groupe de l’ex-Unsane Chris Spencer (qui continue malgré tout aux USA de faire quelques concerts d’Unsane avec des membres de Daughters pour promouvoir sa dernière réalisation en ne jouant que des vieux morceaux) et d’ex-Cop Shoot Cop et Swans, EP01 n’a donc plus de secret pour vous et cette chronique est aussi décalée que la sortie vinyle.
Un disque qui, contrairement à ce que suggère son titre, n’est pas un format court mais un long format normal atteignant quasi les trois-quart d’heure. Par contre, ce que ne dit pas EP01, c’est qu’il regroupe des morceaux publiés uniquement en numérique juste après la sortie de leur premier album et d’autres inédits enregistrés pendant la même session. Un disque qui pourrait passer comme superflu avec des titres secondaires ou du rebut jugé pas digne de figurer sur l’album mais qui s’avère au final comme un très bon complément du premier album sorti l’année dernière en pleine pandémie dont il est encore beaucoup question ici.
Avec d’excellentes compos à la clef que les New-Yorkais avaient encore en stock, ce qui n’a rien d’étonnant avec ces vieux briscards. Human Impact marche sur la vermine, se sublime dans le noir, élabore des joutes rythmiques qu’aucune contagion ne peut détruire. Aller à la guerre avec Phil Puleo (batterie) et Chris Pravdica (basse), gage de sécurité et d’envolées solide que les synthés obsédants de Jim Coleman viennent enrober d’une couche d’inspiration génialement angoissante. Sparrow et son final puissamment poignant, Less Than qui fait bien entendre que Cop Shoot Cop et Swans coulent continuellement dans les veines de Human Impact, les griffures de la guitare de Spencer qui se fond dans le moule tout comme son chant, le long tunnel sombre de Contact qu’une tension allant crescendo ne peut que faire déboucher sur une lumière encore plus noire. Exemples parmi d’autres. Seul le final Subversion, instrumental stressant et plus dispensable est en-dessous des sept autres titres d’un enregistrement cohérent devenant un album à part entière de la jeune discographie d’un groupe de vétérans qui n’a pas fini de nous faire baver.

SKX (16/10/2021)