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Radical Kitten
Silence Is Violence – LP
La Loutre Par Les Cornes/Domination Queer/Araki/Uppercat/ Gurdulu/Retratando Voces/Et Mon Cul C’est Du Tofu ?/Attila Tralala/Stonehenge records 2020

Il ne sera pas question de silence ici. Un gros cri dans ta face balancé par Radical Kitten. La violence, c’est les autres. Un groupe aussi engagé (Rrriot postpunk meow, queer and feminist) qu’enragé parce qu’il faut savoir se faire entendre et que les sujets qui fâchent ne manquent pas. Un trio en provenance de Toulouse qui sort son premier album soutenu par une cargaison de labels et une pochette avec une bordure dorée du plus bel effet (sérigraphie Hors Cadre, artwork Anne Careil).
Oui, tout n’est pas rose et c’est au doux bruit d’un punk pas vraiment post mais franc et spontané, primaire et convulsé que Radical Kitten réveille les morts. Des coups de savates que des groupes comme Cold Meat, Good Throb et tout l’héritage Riot Grrrl ont déjà eu l'occasion de donner, chacun à leur manière. Radical Kitten perpétue la tradition, dynamite l’esprit, bande les nerfs et attaque sans se poser de questions. Avec fureur, innocence et une bonne dose d’entrain communicatif car on est là aussi pour prendre du bon temps. C’est raide, chaleureux et bouillonnant. Pas de recherche d’enluminures (le groupe garde ça pour la pochette), les amplis simplement posés là pour rendre un jus nature et brut, du charbon qui brille la nuit et chauffe sous les chocs répétés. Ça gratte, parfum gravier, registre aigu.
Le chant scandé, aboyé, alternance féminin/masculin met continuellement la pression. Et la guitare a cette dimension noise, imprévisible, chaotique, fiévreuse, toujours prête aux dérapages qu’elle n’hésite pas à prendre régulièrement face à une rythmique plus pragmatique qui sait pourtant prendre des virages inventifs, rebondir de manière trublionne et insuffler un groove propice aux déboîtements de hanches. Silence Is Violence hurle douze morceaux punky, furibards, braillards, subtilement mélodiques et entraînants (I'm Bored), noisy et acides mais aussi plus sombres, dans la retenue ou plus complexes donnant à cet album une profondeur et consistance plus grandes avec les titres comme Old World, Silence ou Blind. Radical Kitten a bien fait de sortir de son silence. Et méfiez vous des chatons.

SKX (08/12/2020)