dennis
homeless


Dennis
The Enthusiast – LP
Homeless records 2019

Dennis, c’est les trois-quart de Birds Of Shit, un groupe au nom glorieux et la toute première référence en 2012 de Homeless records, label Australien qui ne sort que de la bonne came. Birds Of Shit, c’était le versant très punk et rock’n’roll de Homeless. Il en va de même pour Dennis marchant sur des traces fumantes identiques. Dennis, c’est la filiation The Saints, rude, primaire, du old-school infatigable remis au goût du jour avec une forte dose d’insolence, du dédain superbe avec une ration non négligeable de je-m’en-foutisme conférant à The Enthusiast des allures du disque punk indécrottable et incontournable. Onze titres concis, du brut de brut, farouchement basique avec des riffs qui font mouche plus d’une fois et des trucs ressemblant à des mélodies sous la crasse finissant par voir le jour et donner une tournure comestible à ce bout de viande tout en nerf, dur comme une bourrique et sans fioriture. Operatic Keys, Knives, Untold Feast ou Zed, ça finit par rentrer dans le ciboulot pour ne plus le quitter. Et quand Dennis tente de remettre en forme son physique de rocker, ça donne Stiffs Parade, soit un titre plus évolué que la moyenne en allant chercher au-delà des trois minutes réglementaires prouvant que Dennis tient parfaitement la distance. Vive le sport. Et le solo de guitare que Dennis triture sans vergogne. Vous posez une voix de canard crachant dans le caniveau par là-dessus amenant ainsi The Enthusiast dans une sphère décalée, proche d’un esprit garage-rock ne se prenant pas franchement au sérieux (c’était sans doute pas l’effet voulu), vous glissez Mickey Young pour la mastérisation et la postérité et Dennis file en vingt minutes un parfait antidote à la morosité ambiante. Un disque de punk-rock aussi classique que jubilatoire qui montre une nouvelle fois que dans ce domaine, l'Australie est un vivier inépuisable et à jamais la première.

SKX (22/01/2020)