bothers
dirtcult





Bothers
s/t – LP
Dirt Cult records 2019

Bothers, un nouveau groupe de Portland avec, comme ils disent si pertinemment, des ex members of other bands, sort son premier album et il ne va pas falloir traîner en route. Le trio n’est pas du genre à temporiser. Les respirations sont rares. Le pied au plancher est leur seul credo. C’est désarçonnant au début. L’impression d’être pris à la gorge, manque de discernement, redondance. Et puis on tombe sur No Trust, titre qui frôle les cinq minutes alors que tout le reste est torché dans les deux minutes à fond la caisse et là, ça s’enclenche. Tout le reste coule de source, la mesure du phénomène est prise. Bothers, du punk-rock-noise comme si Rick Froberg et John Reis (Hot Snakes quoi) étaient sous speed et trempaient dans la branche hardcore à la Planes Mistaken For Stars, rajoutaient une couche de grêlons sur les cordes, des chants à plusieurs macérés dans le goudron, ne s’embarrassaient pas trop de finauderie et fonçaient tête baissée dans le tas. Sauf justement le temps d’une brillante compo comme No Trust avec une mélodie qui fait fondre les plus téméraires, plus de relief, un refrain tueur et un allant à s’enflammer sur place, combustion spontanée. Et puis, ça enchaîne avec Shut In, plus rien ne peut alors vous arrêter de trépigner à chaque titre qui devient un hymne potentiel. Un jet continu de brefs riffs assassins et piquants, un batteur frénétique et une énergie volcanique. C’est en sueur qu’on finit mais heureux d’avoir dégoté un disque dégageant autant de chaleur, élémentaire et méchamment abrasive.

SKX (17/03/2020)