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Arse
Safe World – 7’’
Erste Theke Tonträger/Grupo records 2019

Safe World, la suite de Primitive Species, premier album des Australiens de Arse qui avait fortement percuté les esprits et fait reculer tous les sales virus du monde entier. Arse lave plus blanc que blanc, dessèche le hardcore, désinfecte le noise-rock de tous les excédents et continue son preux cheminement à travers des terres hostiles. Les postillons du chanteur-guitariste Daniel Cunningham sont autant de boucliers contre la lie de l’humanité sur laquelle il crache son fiel avec une virulence jubilatoire avec sa guitare noisy et dérangée. La batterie réduite (une caisse claire, une grosse caisse, une cymbale ride, un charley) de Tim Watkins assure une percussion inversement proportionnelle à son minimalisme. Chaque coup compte triple. Et le bassiste Jonathan Boulet (Party Dozen) prend son instrument pour un canon et monte sur les barricades. Et pour fignoler le tout, une trompette intervient sur Who Comes Next ? Car Arse n’est pas un groupe hardcore-noise de base. Pas de superflu, droit dans ta face et pourtant retors, capable de ramper dans des dédales plus tortueux, à la lourdeur calculée et une lenteur consommée (III Nature), une mécanique punk aussi efficace que déviante, à l’aise dans toutes les cadences, jamais pris au dépourvu quand ça s’accélère monstrueusement avant de revenir à plus de mesure sur Pressure Test jouant aux montagnes russes. Quatre morceaux secs, incisifs, virulents, caustiques plus un titre instrumental tout bizarre, Stooged, uniquement disponible en téléchargement mais loin d’être indispensable. Safe World lutte contre la bêtise ambiante et vous feriez bien de prendre votre dose quotidienne.

SKX (06/03/2020)