 |
 |
 |
 |
|
|
||||||||||
|
| Ape
Not Kill Ape Bushman – Tape Bitter Dose records 2019 Un groupe avec une mauvaise étoile au-dessus de la tête. D’abord parce que ce disque ressemble à un trésor caché connaissant toutes les peines du monde pour se faire publier et c’est fort dommage. D’abord sous forme d’un Cdr en 2017 par le groupe lui-même et distribué sous le manteau. En 2018, le label anglais Bitter Dose s’est occupé de le presser en vinyle dans une édition ultra limitée (dix malheureux exemplaires). Puis il a remis ça en format VHS à 30 exemplaires. Enfin, en 2019, une version cassette emballée dans un boîtier cassette vidéo que les moins de trente ans n’ont pu connaître a vu le jour. Sinon vous avez la version téléchargement au prix que vous voulez (c’est à dire gratuit pour la majeur partie d’entre vous, bande de sagouins) depuis le bandcamp du groupe. Tous les moyens sont bons pour faire parler de son groupe mais certains paraissent vraiment dérisoires. Mais le destin de ce groupe est surtout tragique parce que deux de ses membres, Brett Dame (guitare) et Allen McAllister (batterie), sont décédés à quelques jours d’intervalles en août 2019. Cela pourrait siffler la fin de partie pour Ape Not Kill Ape sauf que Adis Kaltak (basse et chant), instigateur du groupe, avait annoncé le départ de ces deux membres deux mois plus tôt entraînant l’annulation subite d’un concert et qu’il cherchait d’autres personnes motivés pour continuer l’aventure. Ape Not Kill Ape descend de Grand Rapids dans le Michigan et évolue dans un rock magnifiquement tumultueux, charriant un limon terreux, roulant une passion dévastatrice qui les voit heurter les bancs du post-punk avec la fièvre du swamp et une couche granuleuse d’un noise-rock des plus abrasifs. Comme un blues ancestral réduit en feu dans une enveloppe bruyante qui incendie Bushman par un traitement sonore violemment fulminant. Comme des gênes qui auraient volé au-delà des océans en provenance de Birthday Party, de Bad Seeds fraîchement revigorés, les plus récents danois de Get Your Gun ou Batpiss et General Men, car l’Australie leur colle à la peau. De singe forcément. Ape Not Kill Ape signe des morceaux comme si c’était à chaque fois le dernier. L’enregistrement est sauvage. Chaque note fait mal ou fait pleurer, c’est selon. Un chant qui se bouffe les tripes et des guitares qui hurlent d’un désespoir moite. Et quand vient l’heure des neuf minutes de Sun/Feel, vous pouvez allez vous coucher en fermant bien les portes à clef, sous le doux son de cloches annonçant un sale présage dans une ambiance de western à la fibre autant apocalyptique que mystique et un paysage dévasté de toute beauté. Alors Bushman sera peut-être le seul et unique album de Ape Not Kill Ape mais il aura laisser une très belle trace. SKX (29/03/2020) 
|
