weaselwalter
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Weasel Walter
Skhiizm – CD
ugExplode records 2018

Et si en fait le meilleur album du retour de The Flying Luttenbachers avait eu lieu un an auparavant ? Skhiizm est sorti sous le seul nom de Weasel Walter, ce qui revient un peu beaucoup au même de dire que c’est un nouvel album de The Flying Luttenbachers puisque le batteur fou a toujours signé toutes les compos de son groupe fétiche. La seule et principale différence, c’est que Christopher Todd Walter de son vrai nom joue de tous les instruments sur Skhiizm. Mais c’était également le cas sur Incarceration By Abstraction qui avait pourtant le sceau Luttenbachers sur la pochette. Qu’importe, je prends tout.
Ce n’est pas la première fois que le bonhomme réalise un album sous son propre nom. Une palanquée de disques vous attend si votre deuxième prénom est courage. Mais Skhiizm (et c’est dit avec la certitude du mec qui n’a pas tout écouté sa discographie solo) est le disque se rapprochant le plus de ce qu’il a pu faire avec The Flying Luttenbachers. A l’aise.
Une salve de six titres optant pour la concision. Du pitbull qui attaque direct à la gorge (d’ailleurs les chiens sont littéralement lâchés sur Contagious Mass Idiocy), du qui cogne méchamment, du lobotomisant convulsif, du répétitif malsain renvoyant tous les Lightning Bolt à leurs chères études, des courses-poursuites effrénées (Assured Self-Sabotage), un déchaînement de violence primaire et jouissif sur son instrument de prédilection, ce qui n’empêche pas Weasel Walter de martyriser une guitare et des cordes qu’il doit certainement changer plus que de raison.
Six titres qui ont du coffre, du souffle, de la folie en intraveineuse avec plein de bruits, grincements, parasitages autour, dedans, entre chaque note pour encore plus d’incitation à la haine et de provocation crasse. Du Flying Luttenbachers, pardon, du Weasel Walter comme ça, j’en veux tous les jours. Ou presque, j’ai mes limites aussi.
Et pour briser les derniers os, un titre de vingt minutes, The Hangover Heart Attack Variations. Entre la gueule de bois et la crise cardiaque, choisis ton camp camarade. C’est sans doute too much pour le commun des mortels mais comme Weasel Walter a la particularité d’être d’une race dont le qualificatif est encore à inventer, il vous faudra subir ce éhonté ravage auditif touchant au sublime car d’une dimension transcendantale sans broncher parce que Weasel Walter est plus fort que toi et n'est jamais aussi bien servi que par lui-même. Et parce qu’en fait, j’adore ça.

SKX (27/08/2019)