surplus1980
musicalacoque




Surplus 1980 Collectiv Ensembl with G.W. Sok
Forget All This – CD
Music à la Coque records 2019

Surplus 1980 Collectiv Ensembl, c’est l’habituel Surplus 1980 en version améliorée comme il existe le The Ex Brass Unbound. Une comparaison qui ne vient pas par hasard puisque G.W. Sok, l’ex-voix de The Ex, rejoint ce projet éphémère. Onze musiciens, membres actuels ou passés de Surplus 1980, plus des collaborateurs de passage menés par Moe Staiano dans le rôle de chef d’orchestre et de compositeur de quatre très longs morceaux culminant à presque trois quarts d’heure.
Quatre guitaristes, deux bassistes (low et high), un contrebassiste, deux batteurs/percussionnistes, un hautbois, une clarinette basse. Et beaucoup de possibilités. Des perspectives à foison. De l’infini qui donne le vertige. De quoi construire des ponts chevauchant la diversité, des autoroutes traçant des ondulations plus ou moins fortes mais atteignant toujours leur point d’arrivée.
Car c’est avec plein d’allant et sur le mode enlevé que le collectif avance. Sans jamais se retourner. Un souffle continu, une certaine frénésie s’emparant de chaque morceau. Le ton peut être grave ou se faire léger, ludique ou plus cabossé mais avancer, courir, voler, toujours plus loin, comme une machine qui s’emballe et ne peut plus s’arrêter. Quelques décrochages, de menus ralentissements, des départs plus lents mais toujours de l’avant.
A l’instar des deux albums de Surplus 1980 et du récent split single, Forget All This se place sur le terrain de la trépidation mais en mode symphonie punk, dans de longues pièces où le temps passe très vite. Pendant que le chant ou plus exactement la narration de G.W. Sok donne une coloration post-punk avec sa maîtrise légendaire, les cuivres insufflent un vent de jubilation, voir une touche d’insouciance alors que la rythmique turbine sans forcer et que les autres suivent le mouvement, tout en finesse et en agilité. Il peut être alors question une nouvelle fois de The Ex comme sur Flim Flam, des accents de nos Hollandais préférés sous le soleil de la Californie avec ce sens du groove si particulier et qui ne pourrait plus cesser de jouer. Un chaos savamment orchestré sur les quatorze minutes de Gutter sur lequel Sok se demande où est Elvis avec des secousses comme autant de mines triomphantes et joyeusement explosives, des parenthèses free-jazz tentant de contourner la ligne droite d’un titre qui s’écoule à toute vitesse malgré les pièges et charrie tout sur son passage.
C’est dirigé de main de maître par Staiano, avec précision, souplesse et vivacité, sans surabondance et en faire des tonnes, ce qui aurait pu être la menace d’un tel projet, juste ce qui est nécessaire à notre bonheur et classer ce disque dans le rayon original et réussite.

SKX (01/05/2019)