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Wax Chattels
s/t LP
Captured Tracks/Flying Nun records 2018

Wax Chattels, groupe en provenance de Nouvelle-Zélande (Auckland), signé sur le légendaire Flying Nun records et le new-yorkais à la mode Captured Tracks. Deux labels dont l'image tourne autour d'une musique d’obédience pop, nonchalante et faisant la part belle aux guitares. Ça tombe bien. Avec Wax Chattels, les rythmes bastonnent, les mélodies (quand elles existent) sont lugubres et la guitare est totalement absente.
Un trio avec une bassiste-chanteuse (Amanda Cheng), un mec aux synthés qui gueule dans le micro (Peter Ruddell) et un batteur (Tom Leggett) se contentant du minimum. Une caisse claire, une grosse caisse, deux cymbales et fait péter. Et c'est ce qui marque chez Wax Chattels, dès le bien nommé et introductif Concrete qui fait rentrer tout de suite dans le vif du sujet, interpelle et agrippe. Un gimmick de synthé répétitif, basse-batterie tabassant fort et droit, une pression continue et qui va crescendo. Le propos s'épaissit, se trouble, le déluge prend forme, le piège se referme. C'est basique, infaillible pour se cogner la tête contre les murs, entrer en transe. Un disque axé sur le rythme lézardé par des lignes de synthés capable de stridences et de se faire limite passer pour une guitare. Non, vraiment pas besoin de six cordes électriques pour foutre le boxon.
Wax Chattels a le rythme tapageur, obstiné, aime le bruit et l'applique à forte dose sur une pelletée de morceaux ne traînant pas en route, ne demandant pas d'échauffement pour entrer dans la danse. L'éclat n'est pas toujours fabuleux, ça tape parfois dans le vide mais on sait s'en contenter.
Il serait toutefois trop facile de réduire Wax Chattels à un bombardement aveugle. Wax Chattels sait arrondir les angles, offrir de l'espace, réduire la voilure et proposer des compositions plus atmosphériques comme Gillian (en hommage à Gillian "X-Files" Anderson), le long Parallel Lines et le lent Career. Le trio s'enfonce dans les marécages du shoegaze ténébreux, insuffle des vents mélancoliques et vaporeux, le chant devient maussade ou détaché, développant au final des climats harmonieux sous les tirs de barrage. Mais au lieu de donner de la respiration, ces passages auraient plutôt tendance à me donner envie d'aller prendre l'air. Rien ne vaut Wax Chattels quand ça joue la carte du dur, du cogneur et de l'intense, tendance synth-punk noise nouvelle génération. Pour un groupe qui n'a que deux ans d'existence et a enregistré cet album en deux jours, ça a quand même de la gueule.

SKX (28/09/2018)