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Negative Space
Gestalt - LP
Always Restrictions/Drunken Sailor records 2017

Premier album pour les Londoniens de Negative Space dont le précédent single avait particulièrement séduit. L'étiquette post-punk leur colle à la peau comme un sale morpion. Les figures tutélaires comme Crisis font de l'ombre et quand vous débutez dans la vie sous des préjugés tenaces, il sera difficile de s'en dépêtrer. Parce qu'au final, il faudrait surtout insister sur le mot punk de post-punk. Negative Space est du genre à secouer le cocotier, faire couler un venin hardcore dans des morceaux au cordeau, faire péter trop de rigidité en filant droit et durement dans le mur pour exploser les certitudes. Le chanteur a sa part dans l'appréciation de ce post-punk musclé. Une voix qui passe du parlé-détaché au très vindicatif comme l’enchaînement entre le titre d'ouverture sans nom et Zero Hour Contract ou mélange carrément les deux approches au sein du suivant Negative Reinforcement In Dogs. Et ainsi de suite. Les Anglais aiment aussi les rythmiques punky et basiques (Without Jealousy ou Open Secret), ne pas se poser de questions, la jouer simple et efficace avec une basse ondulant sur un gros fil. Gestalt, c'est aussi une belle poignée de titres à l'urgence mesurée mais toujours intense dont les riffs minimalistes apportent le brin de lumière pour éclairer les lanternes et entraîner jusqu'au bout de la nuit. Et quand Negative Space s'essaye à légèrement compliquer la donne et densifier le propos, ça donne des titres plus étranges, faussement lents, enrichis comme Payday Loan et Demianczyk qui sont autant de pistes pour l'avenir afin de diversifier les approches d'une musique avançant globalement en rang serré. Gestalt manque sans doute de compos vraiment charismatiques pour un album qui se distingue avant tout par le son et l'attitude. Mais comme pour le single, tout ça est foutrement prometteur.

SKX (10/01/2018)