morse
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Morse
Pathetic Mankind – CD
Head records 2017

Le second appel du Morse. A la lumière de Pathetic Mankind, Beliefs Destroyer en 2013 apparaît comme un premier album sur lequel le groupe de Montpellier s'était fait ses premières défenses. Il faut dire que Morse a mis les petits plats dans les grands en s'offrant les services de professionnels de la mise en boucherie. Amaury Sauvé à l'enregistrement et Serge Morattel à la mastérisation. Le genre d'attelage gagnant à tous les coups.
L'assurance d'un son qui dynamite la glace, de la densité qui n'écrase pas – enfin si, elle écrase – mais pas à un seul point de pression mais sur une échelle plus large. Ça craque, ça vit, ça se disperse dans le moindre espace laissé vacant pour des dommages collatéraux irrémédiables. Un son plein, démoniaque, le souffle de la bête donnant toute l'ampleur nécessaire à n'importe quelle entreprise de démolition. Une horde de morses la bave écumante lancée à vos trousses sur une banquise menaçant de s'effondrer à chaque instant.
Le chant n'est plus ce simple animal en rut mais une onde de démence sauvage apportant toute la conviction indispensable pour t'emmener dans sa prison mentale et avec un minimum de variations vitales. Tout comme la musique. Les titres continuent à être concis. Dans ce bref laps de temps, Morse arrive à nuancer son brutal propos. Jusqu'à présenter deux interludes, Filthy... et … Bliss pour reprendre ses esprits et voir flotter des fantômes. Hardcore, noise, sludge, metal et autres plaisantes extrémités, quand tout ça est sculpté au plus près de la chair vibrante et flambe ensemble, ça donne un gigantesque brasier. Frénésie des rythmes. Toujours aller de l'avant. Rajouter des couches et des couches d'intensité. Plaquer des riffs aussi méchamment carrés que perforants. Se débarrasser de tout le superflu. Écrire des morceaux compacts révélant peu à peu leurs différences. Bestialité qui tourne à la rage fiévreuse. Et une poignée de compositions inspirées, notamment sur toute la fin de l'album avec le triptyque The Praise Of The Empty, les furieux et grandioses Chocked et Sapped By Illness, finissant par vous convaincre que Pathetic Mankind est une franche réussite. Ça ne sera pas l'animal de compagnie de tout le monde mais Morse est devenu une sacré belle bestiole. Faites gaffe si vous croisez son chemin.

SKX (10/02/2018)