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Le Cercle Des Mallissimalistes
Faustina M. Todesco - I tre angoli del continente - LP
Les Potagers Natures/Kythibong/Et Mon Cul C’est Du Tofu/La République des Granges records 2017


Ville bombardée, paysage dévasté, filtre rouge sang, le nouvel album du Cercle Des Mallissimalistes n'annonce pas la couleur des lendemains qui chantent. Après le mythe de Bélibaste De Cocagne, Le Cercle invente Faustina M. Todesco, personnage romanesque au destin tragique né de l'imaginaire très fécond du groupe français. A noter d'ailleurs une erreur d'impression. Il ne semble pas que ce soit Tedesco mais bien Todesco comme il est écrit à plusieurs reprises au verso de la pochette et sur le bandcamp du groupe qui a corrigé l'erreur sur le jpg recto de la pochette.
I tre angoli del continente ou les trois angles du continent, c'est un triangle des Bermudes où il est bon se perdre dans les méandres de compositions fleuves. Un peu trop parfois. Manque de repères, moments de flottement sans tension, silences ou très lents démarrages ou fins se prolongeant trop longuement, les quatre compositions et notamment la dernière (Permanere) fabriquée avec des bouts de samples et très ambient/cinématographique ont parfois du mal à capter toute l'attention requise, planent sur des contrées tamisées. Il suffit de dire ça pour que les Mallissimalistes sortent Il Martello et assène des coups rythmiques plus violents et une virulence stridente ou désordonnée plus élevée que la moyenne. Et ça leur va à ravir. Réveille la noise qui est en toi.

Mais de manière générale, l'aspect transe de leur musique se dissipe au profit d'un climat d'ensemble anxiogène, tourmenté, maussade, accidenté. Cela n'empêche nullement les longues escapades sur les deux pièces principales de plus de dix minutes, Città Aperta et Tres Mortes. Synthétiseurs et électroniques triturés se mêlent aux cordes. Chant psalmodiant ou angoissé lutte avec une voix semblant réciter un mantra. Bruits industriels, grincements appuient la sensation de malaise. L'adrénaline monte. La machine se met en route. Impossible d'arrêter les percussions virevoltantes. Le sombre envoûtement émet son doux parfum. Ce sont dans ces moments là que Le Cercle devient emballant et vous fait tourner avec lui dans sa lumineuse sarabande emplie de gravité et d'ambiances aussi étranges que magnétiques. Le Cercle Des Mallissimalistes s'est inspiré de La Trilogie de la guerre de Roberto Rossellini pour composer une bande-son abîmée, pleine de chocs, de fracas, de souffrance et de quelques longueurs qui ne sauraient altérer le fait que ce disque ressemble une nouvelle fois à une belle envolée.

SKX (18/01/2018)