laurencewasser
atomicbongos

Laurence Wasser
V - LP
Atomic Bongos records 2018

Cet album ne sent pas uniquement le cul, les plaisirs interdits et la souffrance. Il possède également l'odeur des lendemains de défaite et la gueule de bois qui va avec, la danse du ventre sous opiacé, les rames d'un métro qui se ferme et la musique qui se dégueule par toutes les bouches, les samples de manifs et les sirènes qui ne sont pas belles, c'est à dire qu'il sent à peu près tout et n'importe quoi. Laurence Wasser est un français un seul qui se trimballe partout dans le monde pour bricoler ses drôles de comptines rouges et acides. Si la couleur dominante est garage et primitivement rock, le cadre est trop limité. Laurence Wasser déborde de sentiments ambigus, parfois mélancoliques, salement punk, traînant son blues dans des ambiances déglinguées, taquinant le piano ou martyrisant les cordes d'une guitare, aboyant par onomatopée comme un Cramps en mal d'amour, chevauche un cowboy les éperons bien enfoncés dans les cotes, sifflote comme un yé-yé, fait danser le twist comme un surfeur à banane et moi, j'avale ma langue. Déboussolé tu l'es, saccagé aussi mais pas le temps de s'en lasser, Laurence Wasser a tout envoyé valdinguer en à peine vingt minutes en arrivant un suivre une ligne rouge (évidemment) cohérente. Après, j'avoue que ces morceaux qui ne font que passer, cette succession de vignettes sonores manquent de consistance et j'ai du mal à me sentir concerné.

SKX (28/05/2018)