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Viagra Boys
Call Of The Wild – 12''
Push My Buttons/Year0001 2017

Seconde pilule à avaler des Viagra Boys et elle se gobe avec toujours autant de bonheur que Consistency Of Energy. Le gang de Suédois distille seulement trois nouveaux titres et c'est un sans faute. Trois morceaux, trois ambiances différentes. Parce qu'ils sont comme ça les Viagra Boys. Généreusement dotés. Vigoureusement remontés. Stylistiquement débauchés. Viagra Boys, sept suédois extravertis et à toutes épreuves ne se donnant aucune limites.

Baby Teeth occupe toute la face A. Vous allez en prendre plein les dents pendant huit minutes. Pas de manière frontale. Viagra Boys prend par derrière l'intensité qui semble vouloir exploser dans de sales éclats à chaque instant, s'amarre solidement sur un fil à haute tension avec une section rythmique inoxydable, construit patiemment un échafaudage prêt à résister à toutes les tornades, ne débordant jamais de son cadre et contenant sa folie prégnante dans une composition magistralement élaborée. Électronique, synthé, guitare vrillante, samples qui font croire à des rires maléfiques, saxophone qui pique, une sourde puissance née d'une double batterie et d'une basse enclume et le chant vénéneux qui appuie chaque syllabe surtout quand c'est pour cracher motherfucker.

Sur la face B, Upside Backwards libère les chakras. Il est inutile et de toute façon impossible de résister au groove incendiaire de la section rythmique. La ligne de basse est équivalente en sexe à celle de Research Chemicals, tube interplanétaire du précédent disque dont Upside Backwards est le pendant. Avec toujours cette crasse dans les coins, ce grouillement continu d'informations sonore pour donner du relief et de la force à une nouvelle perle lâchée par Viagra Boys. Avec le dernier titre Call Of The Wild, il était temps de calmer les ardeurs avant un débordement imminent de libido aux conséquences insoupçonnées. L'appel du large et le retour au sauvage se fait sur un lit de synthés mélodiquement sobre et sombre. Ça sent le trop plein d'abus et l'envie de couper les ponts avec le putain de monde moderne en arrêtant tout le bordel, à commencer par le sonore qui appuie sur les tempes. Ça sent le coup de fatigue mais pas le manque d'inspiration. Viagra Boys, même en version apaisée, c'est sur le nerf (merci le chanteur), c'est beau, bizarrement planant, montrant ainsi une autre facette de leur talent. Et ça donne effectivement envie de se casser. Que eux n'oublient tout de même pas de revenir, le monde a besoin d'un groupe comme Viagra Boys.

SKX (28/09/2017)