unsane
southernlord


Unsane
Sterilize - LP
Southern Lord records 2017

Unsane agite fièrement un nouvel éventail de couteaux aux lames 100% garanties rouillées/ensanglantées, ce qui signifie que l’amicale des peines-à-jouir de service ont déjà bondi sur leurs claviers pour en dire le plus grand mal ; comme quasiment à chaque fois depuis Blood Run. Voire même bien avant pour les plus vicelards, mais bon ceux-là ce sont vraiment des cas d’école : Unsane, c’est plus ce que c’était, moi j’ai arrêté après leur premier ep de 1989, ah mais !
Vous me direz, ou plutôt je me dis à moi-même, qu’ils aillent au diable tous ces fichus péquenauds, car Unsane en a encore sévèrement sous le pied ; ou sous le skate. Pour preuve, Factory, le morceau qui ouvre le feu et fait mouche dès les premières secondes tout en se payant le luxe d’assener un bon gros coup de marteau sur la trogne des éventuels détracteurs grincheux. Tout cela séance tenante et avec le savoir-faire dont seuls les vieux de la vieille savent faire preuve. The Grind et le terrassant Aberration poursuivent la séance de burin, tant et si bien que le doute sur la marchandise n’est absolument plus permis, c’est du très grand Unsane, celui qui vous transplante des mélodies malades dans la boîte crânienne. La face A s’achève sur No Reprieve et Lung, deux morceaux à l’approche sensiblement plus heavy et qui à la première écoute m’avaient donné la fausse impression d’enrayer maladroitement la machine à tuer, mais qui en réalité se fondent parfaitement dans le décor, ou plutôt en plantent un nouveau, puisqu’elles annoncent le feeling général de la deuxième face. Entendons-nous bien, les compositions sont toujours excellentes (Inclusion, We’re Fucked… c’est du tout bon), mais le ton est simplement plus lourd et sombre qu’en début d'album. Une jolie descente dans les bas-fonds de New-York qu’affectionnent tant les tontons du noise-rock, avec en bout de piste le tout meilleur morceau de la face, Avail. Quasiment six minutes de pure classe noise, tout en souplesse pour boucler la boucle de la chaîne de tronçonneuse.
Avant la sortie officielle de l’album, certains parlaient d’un éventuel ''retour aux sources''. Un retour aux sources de quoi exactement ?? Tout au long de sa carrière, Unsane a toujours sonné comme du Unsane, avec certes une qualité variable au niveau de la production, des petites subtilités de-ci de-là (apparition d’un harmonica, tentatives de compositions plus mélodiques etc). De mon point de vue, Sterilize parvient à parfaitement condenser ce que le groupe a produit jusqu’ici ; à savoir une quasi-trentaine d’années. Si vous n’aimez pas, c’est que vous n’aimez pas Unsane, et si vous n’aimez pas Unsane, vous n’aimez pas le noise-rock…

Vincent/LNO (08/11/2017)