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Lleroy
Dissipatio HC – LP
Bloody Sound Fucktory, Sonatine Produzioni, Sangue Dischi, Santa Valvola, Vollmer Industries, Fuzzy Cluster, Taxi Driver, ÙA! records 2017

Le ravageur trio italien Lleroy revient avec son quatrième album Dissipatio HC depuis 2004. Le temps n'a pas de prise sur eux. Lleroy continue d'enfoncer le clou d'un noise-rock sans peur et furibard. Quant au groupe, il définit sa propre musique comme étant du mudcore. Cette musique n'a pourtant rien de boueuse ou poisseuse sinon qu'elle malaxe plusieurs influences (noise, hardcore, metal et autres extrémités bruyantes) mais sans que ça colle aux doigts. Explosivité, nervosité, saturations, un trio qui ne reste pas en place, jamais englué dans une approche précise. Dissipatio HC peut même se targuer d'avoir quelques relents plus mélodiques ou enjoués comme sur Primate, un titre qui n'aura pas ma faveur.
Rien de méchant mais contrairement à son prédécesseur Soma, Dissipatio HC n'apporte pas un contentement total. Une affaire de riffs parfois moins heureux, des lourdeurs embarrassantes, d'ambiances, d'agencements, de chants qui se cherchent dans le foisonnement de compositions tapant dans tous les angles. Due Di Uno est un exemple de ce disque à plusieurs vitesses. Sept minutes qui vont de violente à calme, de la grosse décharge noise le poing en avant à de la mélancolie surprenante avec violon de sortie avec des transitions incertaines. Lleroy joue aux montagnes russes avec vos émotions sans toujours arriver à les bouleverser.
Dissipatio HC
est un disque plus ambitieux et aventureux dans les structures. Voir plus tortueux à l'instar des deux derniers morceaux qui eux, pour le coup, font largement mouche avec le sombre Càtonia et Dissipatio au bout de ses huit minutes et le chant de l'invité Grimorio Luciani. Dissipation HC reste dans l'ensemble une belle bête. Avec de grandioses coups de butoir, des sons qui vous assaillent de partout, un Mr Babau qui fait penser à Cherubs, des parties enlevées où les trois musiciens marquent une parfaite osmose pour faire décoller le bousin, des plans qui tournent pour rendre dingue, une rythmique échevelée et toujours cette propension à faire souffler un vent frénétique sur l'échine de morceaux qui ne demandent qu'à s'enflammer. Lleroy, c'est du solide, du noise-rock hardcore plein de vie avec ses hauts et ses bas mais qui avance coûte que coûte et charme toujours.

SKX (14/11/2017)
CD sur Coypu records