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Dead Kiwis
Karate Karnage – CD
Avenue Thurel 2017

J’ouvre un œil, puis deux, je m’étire maladroitement comme une bonne grosse chose baveuse, je décide malgré tout de rester encore un peu planqué sous ce qui avant aurait pu mériter d’être désigné par le mot couverture, je me gratte les couilles non sans plaisir et volupté, pense un instant à en finir radicalement avec cette érection matinale (mais j’ai trop la flemme), je baille un peu, pète un bon coup : il est temps pour moi de sortir de ma longue phase d’hibernation. Je suis enfin arrivé en 2017, mon année préférée depuis longtemps – on va bien s’éclater c’est moi qui vous le dit.

Et quoi de mieux pour attaquer cette nouvelle page de l’histoire humaine que de vous parler des Dead Kiwis ? Ces cinq petits gars viennent de la Grande Métropole Lyonnaise (la seule et l’unique), aiment le jus de dragon fermenté, chassent la licorne magique dans les skateparks à la moindre occasion, aiment passer pour des gentils crétins et porter des vestes de survêt dégueulasses et – causons un peu musique tout de même – ont beaucoup trop écouté Converge au bahut pendant la récréation. Sauf que Karate Karnage, tout ultra référencé qu’il soit, est d’une drôlerie que même les vieux trolls puants sauront apprécier. Ça pulse dans tous les sens, ça démontre jamais rien mais ça démonte comme il faut, c’est court et indocile, ça dégueule de la bonne connerie avec une justesse sans complaisance et avec la même aisance virtuose que celle d’un gamin sauvant un monde infesté de zombis à grands coups de machette virtuelle, l’hégémonie du joystick est en marche.

Et plus j’écoute ce CD et moins je comprends. Je ne comprends pas pourquoi Karate Karnage n’a pas bénéficié d’une sortie sur un beau joli vinyle, un 12'' monoface par exemple, un truc qui aurait eu encore plus de gueule, histoire aussi de pouvoir profiter d’un artwork très réussi bien que plutôt hors-normes pour ce genre de groupe… j’ai cru comprendre que tous les labels contactés auraient refusé ou se seraient défaussés, certains auraient même répondu que les Dead Kiwis ont un nom beaucoup trop inhabituel pour un groupe de hardcore et que leur disque aurait été trop difficile à vendre (sic) – la «vraie» stupidité n’est donc pas du côté que l’on croit.

Hazam (05/02/2017)