davidians
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Davidians
City Trends – LP
Sorry State 2016

Deux singles, le premier sur Deranged records et le second sur Sorry State, auront suffi pour mettre le groupe de Raleigh sur la carte d'un punk-rock des temps modernes. Avec City Trends, Davidians s'attaque à son premier album. Qui ne dépasse pas de beaucoup la durée cumulée des deux singles. City Trends la fait donc courte, compactant en dix-huit petites minutes toute l'intensité requise pour illuminer le punk-rock d'une approche non pas nouvelle mais grâce à un vent de fraîcheur.
A l'instar de groupes comme Criminal Code ou Worse, Davidians évolue sur un socle hardcore ou punk, appelez ça comme vous voulez tant que ça signifie une attitude dure et âpre. Mais pour les couches supérieures, que ce soit dans les sonorités de la batterie ou de la guitare, la donne se complique. Des racines qui vont chercher dans les années 80, le post-punk, des sons clairs pour pervertir le socle avec toujours le souci de la rapidité et de l'urgence. Davidians navigue sans cesse entre deux eaux, attaque bille en tête mais ne manque jamais de souffle, se lance à corps perdu dans des numéros d'équilibristes sur des compos beaucoup plus fines qu'elles paraissent de prime abord.
Au premier rang de la réussite, le guitariste dont le son et le jeu évoquent parfois Rockey Crane (Creeps On Candy, Dead And Gone, Year Future) mais c'est peut-être un leurre car Davidians a l'art de rappeler de multiples groupes alors qu'on sent que City Trends est exécuté sans calcul avec une ferme et indéfectible volonté de provoquer la baston. Par contre, au dernier rang, on retrouve le chanteur. Le seul élément vraiment hardcore du groupe qui ne fait pas preuve de subtilités, vomissant sa rage d'une manière trop systématique. Sur un single, ça passe. Sur un album, même court, le bémol est de mise. Ça n'empêche pas d'apprécier City Trends, notamment pour sa face B où se trouvent les titres les plus marquants, pervers, échappant à tout contrôle et étiquetage comme Lousy With Hagar et Track Suit Glasses. Ce premier album ne mettra peut-être pas tout le monde d'accord mais il a le mérite de tenter d'ouvrir de nouvelles brèches et d'infliger au passage quelques belles branlées.

SKX (13/01/2017)