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Buildings
You Are Not One Of Us – CD
Antena Krzyku 2017

You Are Not One Of Us. Pourtant, je veux être des leurs tous les jours. Buildings fait partie d'une secte noise-rock dont le gourou s'appelle Jesus Lizard, son ombre bienveillante planant sur les affaires des disciples Buildings. Mais le trio de Minneapolis le fait si brillamment, si intelligemment que ce troisième album se révèle être une monumentale baffe, la confirmation depuis le précédent Melt Cry Sleep qu'on détient là des tout bons. L'héritage est entre de bonnes mains.
Depuis cet album en 2012, Buildings n'était pas resté à se tourner les pouces et avait disséminé des indices, des splits avec Hawks, Made in Canada, Volunteer ou le 10'' It Doesn't Matter, qui démontraient que brûlait toujours en lui le feu sacré. Et qu'il avait surtout une approche de plus en plus directe, concise et furieuse. You Are Not One Of Us confirme la tendance. Buildings fait du Buildings mais c'est tout simplement encore meilleur. Buildings fait dans la torpille, découpe tout ce qui dépasse, fougueusement homogène et pourtant chaque titre possède sa personnalité, provoque un impact majeur. La faute à une guitare diaboliquement inspirée, trouvant à chaque fois le riff, les arpèges pour se démarquer, mettre le feu à des compositions qui claquent toutes, sans exception. Même si l'envie de ressortir du lot des titres comme Palliative Care, Mouth Gift ou Pastor Dick est tentante. Mais franchement non, Buildings a réussi à construire un album qui est fait du bois dont on se dit que chaque morceau est encore plus tripant que le précédent. La rythmique est bien sûr à la hauteur de l’événement. Que ce soit la basse dantesque qui rappelle à plusieurs reprises Big'n (Net Waste) ou la batterie qui castagne tout avec force et précision, l'osmose est parfaite, le tir concentré vers une cible unique, notre pauvre tête qui n'en demandait pas tant.
Buildings varie les cadences, même si le rythme général est élevé, diversifie les attaques, améliore le songwriting qui est une idéale rencontre du feu et de la glace, de la folie et de la maîtrise. Les instruments, chant abrasif compris, ont chacun plus de place pour donner leur pleine mesure dans un enregistrement cinq étoiles. Et quand débarque le morceau de la fin et le plus long, les cinq bonnes minutes de Pound, on est déjà sur les rotules, cassé en deux et Pound, dans un ultime monstrueux effort, va nous enfoncer encore un peu plus bas que terre. Tant de bonheur, c'est pas humain.

SKX (20/03/2017)