ahuri

Ahuri
Extended Play – CDEP
Self-released 2017

Je ne sais pas ce qui les étonne à ce point mais Ahuri est bien réel et a vu le jour au début de l'année 2016 du coté de Toulouse. Ou alors c'est le fait de se retrouver entre frangins, pour un bon vieux duo basse-batterie des familles, les deux donnant aussi de la voix. Mais tout ça n'est pas surprenant non plus puisque Pedro (basse) et Jul (batterie) n'en sont pas à leur premier groupe. Pylone, Trench Piss et feu Headwax, c'est déjà du solide.
Extended Play
est le premier enregistrement de Ahuri. Cinq titres en guise de carte de visite, voir quatre car Interlude porte bien son nom et ne compte pas vraiment du bout de ses cinquante petites secondes anecdotiques. Connaissant leurs groupes précédents, il n'est pas stupéfiant de constater que le terreau noise-rock est une nouvelle fois l'air de jeu de Ahuri. Une joute rythmique rugueuse, sans fioriture, direct dans l'estomac. Frappe sèche et basse au gros grain épais et distordu. Ahuri avance en terrain conquis. La différence avec d'autres duo noise-rock lorgnant du coté des sonorités noise de Chicago, c'est le chant. Ahuri ne se cache pas derrière les saturations ou des hurlements de sauvage mais avance en chant clairement identifiable (le bon accent français est compris dedans), mélodique, au même niveau que le basse-batterie, voir en chœur sur The Light qui possède des faux-airs d'un titre de Fugazi passé à la moulinette Ahuri. Le duo fait même un clin d’œil à GW Sok sur Starving dans les paroles (We need poets, we need painters). Ahuri, c'est donc du noise-rock avec les doigts et avec le cœur, un noise-rock étonnement mélodique et entraînant comme sur le titre d'ouverture Limit. Ça ne les empêche pas d'être parfois foncièrement rythmique, de jouer sur les répétitions (le plan au milieu de Starving) et de cogner quand l'occasion le justifie ou d'alterner les positions comme sur l'excellent All The Best.
Ahuri, on ne l'est pas encore complètement mais prometteur il est.

SKX (24/11/2017)