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Venomous Concept
Kick Me Silly VCIII – LP
Season Of Mist 2016

Tu ne peux même pas imaginer ma surprise et mon bonheur en ce lundi 18 janvier 2016 : histoire de combler un day off lors de sa récente tournée européenne, Venomous Concept faisait une étape lyonnaise, un concert de dernière minute dans une toute petite salle. Jusque là tu pourrais me rétorquer qu’il n’y a pourtant pas de quoi sauter au plafond mais si moi je te dis que dans Venomous Concept il y a Kevin Sharp (Brutal Truth) au chant, Dan Lilker (Anthrax, Nuclear Assault, S.O.D., Brutal Truth) à la basse, Shane Embury (Unseen Terror, Napalm Death, Brujeria) à la guitare, Danny Herrera (Napalm Death) à la batterie mais aussi John Cooke à la seconde guitare et bien tu peux aisément comprendre qu’avoir assisté à un tel concert, qu’avoir eu le bonheur d’être à moins de deux mètres de Lilker et d’Embury, qu’avoir enfin pu admirer de près Herrera taper sur sa batterie et que – surtout – avoir pu faire des gros hugs d’amour et écraser les pieds nus d’un Sharp quasiment tout le temps au milieu d’un public survolté restera un évènement qui risque de ne pas se produire une deuxième fois dans ma toute petite vie. Il n’y a rien à redire là-dessus : la musique de vieux n’est jamais aussi bonne que lorsqu’elle est jouée par des vieux – la plupart des membres de Venomous Concept dépassent les 50 ans.

Bon, trêve d’idolâtrie métallurgiste un peu rance et de name-dropping un rien passéiste – oui j’ai cité le nom d’Anthrax juste pour le plaisir d’être un sac à merde mais je dois quand même confesser sans honte aucune que je n’ai jamais aimé la bande à Scott Ian, même lorsque je n’étais qu’un adolescent priapique – et faisons un bref rappel des faits. Venomous Concept est à la base une idée de Shane Embury et de Kevin Sharp se découvrant, oh quelle surprise, une passion commune pour le punk et le hardcore de base (tout le monde sait déjà que le nom du groupe est un clin d’œil pas fin du tout à Poison Idea mais j’aime bien le répéter encore une fois). A l’époque du premier album Retroactive Abortion (2004) c’est Buzz des Melvins qui occupait le poste de guitariste, Embury étant à sa place habituelle de bassiste. Kick Me Silly VCIII est seulement le troisième LP du groupe et il ne change absolument rien à la donne, proposant toujours un mélange très bien foutu de punk violent (Anthem en est un très bon exemple), de hardcore agité et de crust homologué. Et avec une bonne petite touche de metal extrémiste.

Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir récemment vu Venomous Concept en concert – quoique jusque là j’ai toujours su apprécier les albums du groupe tels quels – mais il me semble évident que le seul but pour ses cinq membres est de se faire plaisir en jouant une musique joyeusement brutale et rapide qui, bien qu’ayant à l’occasion quelques points communs avec elles, ne ressemble pas à celle de Napalm Death ni à celle de Brutal Truth ni à un mélange des deux. Aucune finesse et, donc, aucune originalité mais un savoir-faire qui démonte tout. Comme je l’ai déjà dit un peu plus haut, c’est dans la bedaine avachie de ces (vieux) gars là – à la louche je dirais que l’on dépasse largement les 90/100 kilos par tête de pipe – que se cachent toutes les ressources d’une musique aussi passéiste que primitive. Mais ce n’est pas un défaut, loin de là. Tout ceci est d’autant plus facilement assumable que Kick Me Silly VCIII est particulièrement jouissif avec un Kevin Sharp qui vocifère d’une voix plus rauque que jamais. Et puis, tout simplement, les vingt-deux titres (il y a un bonus sur le vinyle par rapport au CD) sont tous, comme on le dit chez les jeunes, de vraies tueries. Rien de plus et rien de moins. Ce qui place instantanément Kick Me Silly VCIII au premier rang des albums défouloir de cette année 2016 qui pourtant commence à peine.

Hazam (21/02/2016)