snakehole
wharfcat



Snakehole
s/t 12''
Wharf Cat 2015


Snakehole, trou de vipères dans la chaleur de Miami pour deux filles, Autumn Casey (guitare/chant) et KC Toimil (batterie/chant) qui ont crée ce groupe en 2011 comme, d'après leurs dires, un exutoire à leur fureur féminine. Et sur ce bref premier album tournant en 45 tours, la fureur féminine, c'est en palettes de douze qui la fournisse. Ça débute pourtant par une douce mélopée au piano, l'instrumental Prologue. Prend bien ton souffle. Après, difficile d'imaginer qu'elles ne sont que deux à saccager ce punk et porter le niveau de nuisance dans des limbes bruitistes proche du chaos et de l'expérimental. Faut pas chercher de la grande compo. Tout se joue à la tension, au tourment, à l'éclatement sauvage, la convulsion brutale dans une majestueuse gerbe de cris qui viennent du plus profond des tripes, de crépitements anarchiques et de rythmes cogneurs. C'est une rage qui remonte au Babes In Toyland, embarquant sur son passage Mutators et un tas d'acharnées de la vie bien décidées à ne pas se laisser piétiner par des macaques. L'instinct prime. Il est magnifique et électrisant. Avec quelques échappatoires comme Carousel In Macedonia et son orgue pour une ambiance de musique de cirque qui part à vau-l'eau. Orgue qui fait sa réapparition sur Freedy Krug tout comme l'apaisant piano qui revient à la fin du dernier morceau Something To Become. Des titres qui ne font pas office d'interludes mais installent une atmosphère définitivement décalée et personnelle à ce bout de disque chaud comme la braise, diaboliquement punk, primaire et décapant. Une belle rouste qui en appelle d'autres.

SKX (03/05/2016)