lifeironlung

Private Room
Forever And Ever – LP
Iron Lung 2016

Private Room avait entrouvert la porte avec un premier single au printemps dernier. Elle continue de s'ouvrir mais point trop n'en faut. Un très court premier album qui s'expédie en un petit quart d'heure à la vitesse de 45 tours par minute et qui plus est, reprend Life Com, le morceau du single. C'est le seul défaut de ce disque, il est beaucoup trop court. J'aurais bien pris triple dose de leur noise-hardcore-punk supérieur empruntant des chemins de traverse.
A l'instar de Walls, leur précédent groupe dont trois membres sont issus, Private Room excelle à pervertir son hardcore de base par une approche plus expérimentale, vicier l'air en insufflant des bruits tordus d'accidents industriels, d'une batterie qui fait kling, d'une guitare qui se lance dans l'imitation de la scie circulaire, de gros grêlons qui s'abattent sur une ligne à haute tension, des structures brisées et des rythmes ralentissant le pas comme pour prévenir d'un danger imminent. Le tout en un temps record, excepté le dernier titre, Desktop Stain, avec ces quatre minutes cristallisant toutes les passions. Entre la rythmique tribale, la basse charnelle grésillante d'amour, le chant audible et intense, le break bruitiste tentant de t'aspirer dans les méandres de l'enfer puis le retour vers la lumière avec ces légères touches de piano et sample de ce qui ressemble à un violon, ce morceau condense parfaitement le spectre sonore de Private Room.
Vous avez également Dance Music et je vous souhaite bien du courage pour danser là-dessus. Ce morceau s’enchaîne avec Good Behavior et ces deux là fricotent à merveille dans les tranchées du hardcore, le contourne et en magnifie la puissance en jouant sur les volumes et les contrastes. Et la basse, quel son de malade à la fin et durant la transition.
L'impression générale reste tout de même un album qui butte littéralement. Le son est dantesque avec juste ce qu'il faut de saletés. Il rentre dans les chairs, percute les os avec mention spéciale pour la basse dont chaque frappe fait le bruit d'une masse de granit enfonçant un train d'acier. Un grain incomparable. Appliquer à des titres aux rythmes rentre-dedans, qui tabassent avec des riffs cinglants et à l'influx rock (Shining Moment), Forever And Ever est effectivement pour toujours et à jamais dans nos tripes. Mais plus long la prochaine fois, merci.

SKX (22/12/2016)