peru
antenakrzyku
extinction
diykolo
blackwednesday


































[peru]
Krew 7''
Antena Krzyku Records 2016
Ktos Z Nich – LP
Extinction, DIY Kolo, Black Wednesday, Antena Krzyku Records 2013

Peru n'a pas été découvert par les conquistadores de Francisco Pizarro mais par le split avec Buzz Rodeo. C'était il y a trois mois à peine et ce Peru là vient de Pologne. Un Peru qui s'écrit normalement entre crochet [peru] mais qu'il ne faut pas mettre entre parenthèses tant leur discographie mérite le détour. A commencer par Krew, leur tout nouveau 45 tours. Le taureau sur la pochette n'est pas là pour faire de la figuration. Noise-rock puissamment charpenté. Aimant défoncer les murs à coup de basse de fer. Distorsion maximale. Le rouge du vinyle n'est pas là non plus pour faire décoration. Aime écorner en profondeur et en précision les fondements du noise-rock sans les remettre en cause mais avec une passion et une confiance en soi, faire couler le sang de la tradition dans un moule incassable. A l'instar de Buzz Rodeo, Peru pratique le noise-rock à l'ancienne, a très certainement écouté les grands frères du coté de Chicago mais aussi du plus venimeux comme Unsane avec ce groove incessant et intraitable. Leur version est délicieusement granuleuse, âpre. En plus, pour nous pauvres occidentaux, les paroles en polonais comme toutes les sonorités venant de l'Est, donnent une coloration encore plus dure et intransigeante. Les plans se répètent, appuient de plus en plus fort, la guitare se fait pernicieuse et abrasive et les deux morceaux, Bo Ja Tego Chce (ça veut dite Because That's What I Want) et Krew 2 (Blood 2 en anglais) sont une belle tranche de vie saignante à rajouter sans la moindre hésitation à toute collection noise-rock.





Comme on ne regarde pas à la dépense, retour sur leur précédent album datant de 2013, le dénommé Ktos Z Nich (le premier s'appelle Strach et remonte à 2009). Dans un style très différent du single Krew, la pochette est très réussie. Par contre, musicalement, pas de surprise. Le son est un poil moins imposant mais la section rythmique est en feu, alerte comme comme un coup de matraque télescopique, endurant comme un syndicaliste. Un album relativement court. Seulement huit morceaux en un peu plus de vingt minutes. Le noise-rock rythmique et saillant du trio polonais ne cherche pas la complexité, fonctionne sur l'amour du groove incendiaire, du riff précis. Les compos s’enchaînent, homogènes, pétaradantes, portées par une langue natale taillée pour ce genre de musique. Du travail bien fait, classique et efficace.

SKX (16/06/2016)