northless
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Northless
Cold Migration – 12''
Triple Eye Industries 2016

Il aura fallu huit années pour que l'écho du nom de Northless résonne dans ces pages. Trois albums, deux split albums, des formats courts, ce groupe du Milwaukee n'a pourtant pas ménagé sa peine. En plus, un groupe qui reprend le pignant Elegy de Jesus Lizard doit être digne d'intérêt non ? C'est donc à la faveur de Cold Migration, un nouvel EP trois titres sur Triple Eye Industries qui vient de nous fournir un brillant split entre Buildings et Volunteer, que Northless pointe le bout de son groin. Et il est énorme. Et sale. Northless, c'est la catégorie heavy, très heavy-rock, le genre à écraser de lourdeur Neurosis, piétiner Sumac, saloper le travail de Kowloon Walled City, surenchérir dans la densité incroyable de riffs à l'épaisseur impénétrable, de faire fuir les bêtes de la forêt quand la voix énorme se met en branle, de faire péter des digues d'un seul coup de basse. Impressionnant. Par contre, ce qui l'est moins, c'est quand le chant a des prétentions mélodiques, que la lourdeur décide de devenir aérienne, que des éléments post-rock viennent encombrer le massacre de masse. Northless peut donc passer des trois minutes de The Curse Of Being en mode blitzkrieg aux onze minutes fortement contrastées de Conduit alliant le meilleur et le beaucoup moins meilleur. Sans oublier les sept minutes du titre Cold Migration au chant trop claire pour être honnête. Northless est donc est beau représentant de toutes les tendances actuelles qui durent depuis un moment du heavy-rock/metal/sludge tout ce que vous voulez avec ces franches agressions qui mettent divinement plus bas que terre mais aussi tous ces tics à la mode, ces enluminures qui veulent rendre présentable un genre qui ne s'épanouit pourtant que dans la violence, la sombre laideur et l'insoutenable esprit de conquête de Huns dévalant la steppe. Northless ne fait pas perdre le nord mais distribue de belles soufflantes qui fait vibrer la couenne. C'est toujours ça de pris.

SKX (11/10/2016)