messed
metamatter


Messed
s/t 12''
Meta Matter records 2016

Messed est un nouveau groupe allemand se baladant entre Landau et Karlsruhe. Les quatre Messed ont d'autres groupes à leur pedigree, actifs ou inactifs, mais leur énumération serait vaine tellement ils ne sont pas connus et ne servirait pas à appréhender ce nouveau projet. Surtout que je n'ai jamais écouté ces groupes. Le chroniqueur du dimanche aime pourtant faire des ponts entre différents projets, ça l'aide à combler le vide et à commencer une chronique quand on est en panne d'idée. Alors qu'en fait, la facilité serait de causer noise-rock, de balancer des noms de groupes comme Jesus Lizard, Shellac et le tour serait joué. Certes, une affiliation existe entre ces parrains de la noise et les petits nouveaux de l'autre coté du Rhin, particulièrement sur Susej + Airam où rode le fantôme de la bande de David Yow.
Mais dans l'ensemble, les six titres de ce mini-album tournant en 45 tours trouvent un angle d'attaque lui permettant d'exister dans son coin. Le chant déjà, comme détaché, beaucoup moins virulent que la moyenne, avec un sens du phrasé bien à lui, procurant comme un certain spleen général. Et par un niveau d'agression largement supérieur, reléguant la bande d'Albini aux vieux croûtons qu'ils sont devenus (bien que les types de Messed ne semblent pas non plus de première jeunesse). Le bassiste joue notamment un premier rôle. Une bonne grosse basse distordue, centrale, savant sortir de son instrument plus de deux notes en boucle. C'est du râpeux et du colossal. Et comme Messed n'est pas manchot dans l'art de construire des morceaux évoluant avec un certain tact, des ossatures anguleuses, solides et la force du bulldozer, qu'il n'a pas peur de se lancer sur plus de six minutes lors du final River qui fait couler beaucoup de bonheur, on peut avancer que Messed n'a pas foiré son premier disque et qu'il va figurer à une bonne place dans la liste des groupes à surveiller de près.

SKX (05/12/2016)