hoarse


Hoarse
s/t EP - CD
Self-released 2014


Partant du principe qu'il n'est jamais trop tard pour parler d'un disque, retour sur le premier (mini) album des Australiens de Hoarse publié en 2014. J'étais resté sur un disque vivant dans un monde parallèle, pullulant dans une nébuleuse incertaine et virtuelle alors qu'il existe véritablement en chair et en os. Et en tout rouge. Par chance, un ultime exemplaire traînait au fond d'un carton. Un long voyage plus tard, les sept titres de Hoarse trônent fièrement dans le salon.
Hoarse dévale une large plaine jadis piétinée par des hordes de noise-rockers assoiffés de baston, avec à leur tête, un groupe de l'île d'à coté, à savoir les Néo-Zélandais de S.P.U.D., c'est à dire Jesus Lizard au final car on revient toujours aux incontournables. La version de Hoarse est plus frontale. Toute affaire est réglée à chaque fois en un peu plus de deux minutes. Avec le souffle rauque du guitariste Max Ducker (qui officie également chez les très bons Mutton) sur la nuque, ce qui est parfaitement normal quand votre groupe se nomme Hoarse, mot ne signifiant pas Cheaval mais... rauque. Une voix puissamment cassée, comme légèrement saturée, drainant dans son sillage une rythmique vigoureuse et incendiaire dont le ton est donné dès l'introductif One Whisker. Double dose de bonheur. Tout de bloc. Sans fausse cassure et improbable technicité. Le goût juste et simple de l'effort sur un gant de crin. Le sprint sans fioriture qui ne fait pas perdre la respiration. Et comme Ducker est aussi l'heureux propriétaire du Cellar Sessions Studio qui a vu passé nombres de groupes aimant faire du boucan, ce premier jet sonne d'enfer et constitue une excellente base de travail à un premier véritable album dont l'enregistrement est prévu pour cette année. Promis, on attendra pas deux ans pour lui faire traverser les mers.

SKX (16/04/2016)