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C'est déjà le cinquième album de Future Of The Left, sans oublier un live, des mini-albums, pléthore de singles. Et toujours pas la moindre ligne sur ce groupe anglais sur ce site. Je crois bien pourtant avoir jeté une oreille sur chacun de leurs albums mais n'avoir jamais été plus loin qu'une écoute discrète. Je ne me l'explique pas. Future Of The Left a pourtant tout du groupe séduisant avec ce noise-rock alerte et foutraque. Tout comme l'était Mclusky, l'ancien groupe de Andrew Falkous, tête pensante de Future Of The Left. Et on ne peut pas dire non plus que Mclusky m'a marqué plus que ça. A peine une chronique qui traîne dans un coin. Alors je ne vais pas vous la faire à l'envers et vous faire croire que ce nouvel album de Future Of The Left est bien meilleur que tous les autres car j'en sais fichtre rien. Par contre, dire qu'il est tout bonnement excellent, ça je peux l'avancer sans problème.

De Mclusky, il va en être encore question. Déjà parce que le batteur Jack Egglestone a rejoint son ancien compère depuis le quatrième album How to Stop Your Brain In A Accident. Et aussi parce que le groupe se retrouve dans une configuration identique à Mclusky. Ils ont viré le synthé et un guitariste est en moins au générique. C'est donc un trio revenu à une approche plus directe. Et donc, dans mon souvenir un peu vague il est vrai, le truc le plus proche de ce que Mclusky a pu faire. C'est aussi plus de place pour la basse comme sur le premier morceau avec un titre incompréhensible (If At&T Drank Tea What Would BP Do ?) et une ligne de basse digne d'un Jesus Lizard en très grande forme. Une basse tenue par Julia Ruzicka qui joue dans Christian Fitness, autre groupe de Falkous et qui partage aussi sa vie. Ça simplifie les répétitions. Falkous n'arrête jamais de composer, un type volubile à la gouaille rageuse et amusante. La musique est à son image. Généreuse et épicée.

The Peace & Truce Of Future Of The Left est un défilé de treize cartouches hautement inflammables, une véritable pétaudière terriblement jubilatoire. L'éclatante inspiration des premiers jours est au rendez-vous. En colère plus que jamais. Sarcastique comme un humour anglais particulièrement acide. Ce n'est pas le moment de s'endormir. Ce n'est jamais le moment de s'endormir. Maintenant plus que jamais. En même temps, le noise-rock de la bande de Falko (le surnom de Andy Falkous) possède cette dérision salvatrice, cette distance transformant la pierre la plus rudimentaire en pavé aiguisé, le béton le plus sombre et compact en une ribambelle d'éclats lumineux capable d'ouvrir des brèches de joie et de défonce à pas cher. Avec toujours ces lignes de basse qui reviennent te cogner le plexus. Gloire à Julia. Future Of The Left, c'est le mélange parfait, quoique improbable, entre Dead Kennedys, Jesus Lizard et Pixies. Promis, juré, craché, le prochain disque de Future Of The Left, je l'écouterais religieusement.

SKX (17/06/2016)