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Cellular Chaos
Diamond Teeth Clenched – LP
Skin Graft 2016


Retour de Cellular Chaos dans l'oeil du cyclone. Qui plus est sur Skin Graft, le label qui n'avait plus travaillé avec Weasel Walter depuis l'époque glorieuse des Flying Luttenbachers (l'album Revenge en 1996 reste une des toutes meilleures sorties du label de Chicago) et Lake Of Dracula en 97.
Avec une nouvelle bassiste, Shayna Dulberger (mais ce n'est que la troisième) et toujours Admiral Grey au chant et le sexagénaire Marc Edwards à la batterie bien que celui-ci n'apparaisse pas sur la photo de groupe et que son nom soit en plus petit sur la pochette. Il va donc être encore question de mettre des torgnoles à toutes les girouettes et les têtes de nœud avec tact mais frôlant toujours l'hysterical.
Cellular Chaos n'est pas un groupe de tout repos. Ça se mérite. Le premier album avait été une vraie bastos entre les deux yeux. En toute simplicité, Weasel Walter et sa bande de gais lurons et luronnes en remettent une couche comme si de rien n'était. Une bastos à fragmentation, pour mettre des petits éclats dégueulasses qui font bien mal un peu partout dans les chairs flageolantes. Alors si vous n'avez pas aimer le précédent, vous pouvez passer votre chemin. Car là c'est tout pareil, en pire dans le meilleur.
Son encore plus percutant, augmentation de la portion rock'n'roll et des tirs en rafale, vicieuses mélodies du bonheur avec des brillances qui vous happent par le bas du ventre lors des intenses James Baldwin et Bones. Le chant de l'extravertie Admiral Grey n'a rien perdu de son originalité qui file des boutons aux communs des mortels. Marc Edwards met la honte à tous les petits jeunes. Et la nouvelle bassiste qui vient de la sphère jazz impro sait de quoi elle cause aussi quand il s'agit de tailler le bout de gras avec le jeu flamboyant sur une digue démontée du guitariste Walter.
Cellular Chaos pervertit la no-wave, met le feu au noise-rock, piétine les règles, effraie le métalleux, pétrifie le popeux, ridiculise l'avant-garde et l'arrière-garde et donne des complexes à tous les groupes qui veulent se la jouer compliqué. Tout glisse tout seul chez Cellular Chaos. Sans forcer car c'est avant tout une histoire de rage et de faire comme s'ils étaient les derniers des survivants. Douze titres qui font baver et rendent dingue. C'est trash, violent, sexy, étrange. C'est Cellular Chaos et ça vaut de l'or.

SKX (12/09/2016)