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Ultradémon
s/t – LP
Arrache-toi Un Œil/Attila Tralala/Et Mon Cul C’est Du Tofu ?/Good Grief/No Way/Nyctalope/Les Potagers Natures/Paillettes/Tomaturj 2014

ULTRADÉMON, apparemment en un seul mot. Tu en as sûrement rien à foutre mais je vais quand même te dire que ce groupe est toulousain et que c’est un trio et même que je vais te causer maintenant de son premier LP en vrai et en dur, après une petite collec de CDr uniquement vendus aux potes ou après les concerts du groupe. Voilà. Et si je suis allé fouiner du coté d’Ultradémon, c’est principalement alléché par la bonne odeur de Mon Cul dont les disques agrémentent généralement plus que bien mon tofu quotidien (toutefois, rendons tout de suite à Eddie Barclay ce qui appartient à Didier Barbelivien : ce vinyle est en fait une coproduction entre Arrache-toi Un Œil, Attila Tralala, Et Mon Cul C’est Du Tofu ?, Good Grief, Les Potagers Natures, Nyctalope Records, No Way, Paillettes records et Tomaturj). Et est-ce que j’ai eu raison de m’intéresser à Ultradémon ? Mille fois oui…

Mais les emmerdes ne font que commencer pour moi. Je n’ai rien de précis à te dire sur le contenu même de ce LP. C’est pas tous les jours facile de faire son intéressant quand on est chroniqueur de disques ou critique d’art contemporain. Disons, pour faire simple et donner dans les poncifs qui vont bien, qu’Ultradémon aime « brouiller les pistes », « perturber l’auditeur » et « tutoyer plusieurs genres ». Tu es bien avancé, maintenant, hein ? Bon : disons aussi qu’il y a deux types de compos sur ce disque : les titres purement instrumentaux et les titres chantés. Seulement les seconds apparaissent plutôt tardivement sur le disque (moitié de la première face, en fait) ce qui fait qu’on peut au départ penser qu’Ultradémon n’est qu’un énième – et cependant très bon – groupe de rock bruyant et instru, pied au plancher et que je t’égraine mes plans cosmico-psyché-punk-noise-surf-de-la-mort. C’est pas faux. Mais c’est pas vrai non plus, donc. Lorsque arrive le moment de No Fear et que surgit le chant (vraiment une chouette voix), c’est d’abord une bonne surprise parce que ce chant là est hyper en place et hyper bien vu, arrogant et urgent comme il faut, avec la bonne dose de réverb, mais surtout on s’étonne de penser que finalement, ce putain de chant qui balance une mélodie imparable et post punk as fuck colle on ne peut mieux à ce qu’il y avait avant, à défaut d’en être la stricte continuité. Peut être, parce que quoi qu’il arrive, Ultradémon est un groupe qui sait aller droit au but. Y compris sur un Sors qui est un titre à la fois hypnotique et inquiétant.

Lorsque la deuxième face du disque repart sur des bases instrumentales à l’occasion d’un Z à l’intro toute arabo-tropicalo-surf, on a arrêté depuis longtemps de se demander ce qu’il va y avoir juste après. Du zook gothique ? du garage métallurgiste ? du post punk thrashos ? de la new wave sidérale ? Bah non… juste de l’Ultradémon en fait. Un groupe qui, à la différence de tant d’autres, a su trouver plusieurs façons de mélanger tout ce qu’il aime en matière de musiques pour en faire des compositions certes différentes les unes par rapport aux autres mais toutes bien tendues et toutes, surtout, avec un esprit punk qui n’en démord pas. Au final, le chant – fille ou garçon – prend place sur la moitié des titres (même s’il s’agit des plus courts) et ne fait jamais figure de gadget, ne sert pas de faire-valoir à un groupe pas si instrumental que cela. Ce que l’on retient vraiment de ce disque, c’est qu’il semble aller dans plusieurs directions musicales mais toujours avec la même fougue, la même énergie, la même juvénilité, la même hardiesse et la même réussite. La seule chose sur laquelle je veux bien m’avancer au sujet de la musique d’Ultradémon, c’est qu’après un tel disque j’aimerais bien découvrir le groupe en concert.

Hazam (02/02/2015)