skeletonwrecks
gibbonenvy






Skeleton Wrecks
s/t – CD
Gibbon Envy 2015

Gouéde Oussou, ce nom ne vous dit peut-être rien mais c'était le type qui se cachait derrière les deux groupes éphémères Dragline Speedway et Distorminal Deadwax. Deux projets particuliers puisque le principe était d'inviter de vieux noiseux et de reprendre des standards du noise-rock. Scratch Acid, Killdozer, Bastards, Distorted Pony, Terminal Cheesecake et quelques autres revus et corrigés de main de maître et pour le fun. Mais cette-fois, la donne change. Point de reprise. Gouéde Oussou joue de tous les instruments (guitare, basse et programmation de la boite à rythmes), a composé sept inédits et n'a invité qu'une seule personne et pas des moindres puisqu'il s'agit de Dora Jahr - j'allais dire ex-Distorted Pony mais comme le cheval distordu s'est remis au galop...- qui chante sur tous les morceaux. Et le plus dingue, c'est que vingt-cinq ans plus tard, Dora Jahr a toujours le même timbre de voix, ne perdant rien de ce délicieux éraillement au fond de la gorge lui conférant un surplus de hargne.
Alors forcément, avec cette voix typique, ces rythmes qui ont un arrière-goût de tôles fracassées, l'ombre de Distorted Pony plane sur Skeleton Wrecks. Et ça, ce n'est pas pour me déplaire. En vieux fan de noise-rock, Gouéde Oussou connaît la partition. Il sait torcher une compo avec de la basse vibrante de partout et qui résonne dans le bas du ventre, écorcher les tympans avec une guitare ferrailleuse et s'il faut citer une autre référence, Big Black vient naturellement. Parce qu'en plus, Skeleton Wrecks possède aussi ce grain haineux et revanchard, le truc qui n'essaye pas de caresser dans le sens du poil. Encore plus quand le chant est odieusement trafiqué pour faire ressortir le malsain des dissonances. Ça donne un album très délectable, certainement mieux que le dernier Cherubs avec qui on peut aussi parfois les comparer. Le seul bémol, ce sont les huitième et neuvième titres rimant avec remplissage. Deux titres de l'album (Nhadiep Warrior et Worlds Within Worlds) respectivement annihilated par Gary Mundy et pulverised by Scott Pickering. Comprenez remixer pendant dix et six minutes et franchement, à part casser les oreilles, ça n'apporte strictement rien. On préfère rester sur la bonne impression des sept premiers morceaux qui devraient plaire à tous noise-rockers qui se respectent.

SKX (23/09/2015)