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Retox
Beneath California – LP
Three One G/Epitath 2015

Die In Your Own Cathedral. Cinquante-deux secondes d'un titre d'ouverture qui pourrait s'appliquer à Retox. Mourra sans dévier d'un poil sa conduite jusqu'au boutiste. Mourra à empiler les disques jusqu'à plus soif avant de passer à un autre projet. Mourra sous le poids de sa propre indécrottable croyance. Mourra dans sa propre merde, les armes à la main. Retox fait du Retox. Retox fait du Locust. Retox fait du Head Wound City, du Holy Molar, du Crimson Curse, etc, etc car Justin Pearson, le dénominateur commun de tous ces groupes, boss de Three One G records et hurleur maladif ne fait que répéter inlassablement depuis des années ces poussées de furoncles nauséeuses éclatant les pensées noires, pustuler en moins de deux minutes de moyenne des missiles purulents à la face d'un hardcore-punk en mission expéditive. Les variations sont là, les nuances parcourt toute l'échelle des gris et des noirs, les membres autour bougent, les mouches changent de cadavres mais le fil rouge est foutrement visible et terriblement coriace.
Beneath California est donc le digne successeur de YPPL, son double, son jumeau, sa croix, son fils bâtard, appelez ça comme vous voulez, renvoie aux groupes précédents de Pearson dans l'amour de cet esthétisme trash et urgentissime mais c'est surtout un album qui te met encore une balle dans le pied pour mieux hurler sans retenue comme un demeuré. Treize titres en vingt minutes consanguines. Retox t'embrouille l'esprit avec une facilité déconcertante, te malmène aux quatre coins du pays sans jamais te perdre en route, tire le maximum de jus de riffs ultra burnés, tranchants et malins, propulsés par une rythmique faisant preuve de discernement et au rebond dynamique, transformant chaque titre parti pour tous se ressembler en une multitude de micro orgasmes distincts. Comme sur l'album précédent, on ne pourra s'empêcher de penser que Retox s'en tire remarquablement bien quand il prolonge le plaisir avec les morceaux allant au-delà des trois minutes (Let's Not Keep In Touch et Strong Wrong Opinion) et un relatif ralentissement de la cadence de frappe. Cependant, Beneath California est über alles en matière de débitage de claque à la minute, d’enchaînements à la vitesse de l'éclair maîtrisés comme dans un rêve en version accélérée, d'ultra courtes fulgurances mélodiques comme autant de flèches atteignant leur cible en plein cœur et parcouru par un souffle général aussi bref qu'essentiel. Beneath California ne propose strictement rien de nouveau sous le soleil mais il le fait toujours divinement bien.

SKX (27/03/2015)