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The Peep Tempel
Tales – LP
Wing Sing 2014


Tambour battant, Tales démarre par un Gettin' on By incendiaire, nous rappelant instantanément combien le premier album de The Peep Tempel avait été un grand moment de rock donnant autant envie de faire suer son corps sur des mouvements de danse débridée que de faire valser les poings à la figure des pisse-vinaigres. Le trio australien n'a pas changé sa haute capacité à accoucher de morceaux plus accrocheurs les uns que les autres, des hymnes qui donnent du caractère à un disque pour l'user jusqu'à la corde. Pire, The Peep Tempel le fait encore mieux. Enregistrement plus travaillé tout en gardant cet aspect live et immédiat, compositions plus variées, dynamiques et mieux charpentées, le trio a pris de l'épaisseur et de l'assurance, perdant définitivement tout esthétisme garage-rock pour heurter de plein fouet les affres d'un punk plein de morgue et de mélodies acérées et inoubliables. Tapis rouge pour des titres comme Big Fish, le plus sombre Waystowe Kingston Men's Home qui n'est que course éperdue vers les emmerdes, les deux vicieuses chansons d'amour, l'une pour Carol qui sonne comme un tube, l'autre pour son pendant Don't You Love Me Joan et son refrain imparable, soulignant à quel point le guitariste Blake Scott est aussi un putain de chanteur donnant tout ce qu'il a dans les tripes. Jusqu'à plus soif sur le dernier titre, The Opera Of Lester Moore, continuant la saga Lester Moore entreprise sur le précédent album avec le titre Mister Lester Moore puis sur le maxi Modern Professional avec The Incarceration Of Lester Moore. Cinq minutes et de précieuses secondes qui vont briser plus d'un couple dans un crescendo d'émotions épiques explosant dans un Anarchy à reprendre le poing gauche levé et la main droite sur le cœur. D'amour vache, il en est encore question avec Vicki The Butcher mais avec Tales, il est surtout question de onze contes présentant l'envers du décor de la société australienne, onze histoires à l'ironie mordante, avec la distance nécessaire pour ne pas se prendre trop au sérieux et sonner comme un disque de punk-rock furieusement inspiré, sensuel, piquant, généreux et totalement irrésistible.

SKX (03/01/2015)