magneto
pylone
nothingtothetable
gabu
dayoff
bruisson
someprodukt
vladtapes



Magneto/Pylone
Split 10''
Nothing To The Table, Bruisson, Gabu, Day Off, Some Produkt, Vlad Tapes 2014


Quand un Magneto rencontre un Pylone, outre des gerbes d'étincelles, ça fait des disques. De beaux disques. A l'instar de leurs albums respectifs, un soin tout particulier a été apporté à la réalisation de la pochette. Beryx Decadactylus (c'est le nom du poiscaille qui fait la planche) sur son carton encoché dans la pochette sauce blanche, luxe du lettrage gris argenté, tout est fait pour un confort maximal et c'est Alain Compans qui s'est occupé de la mise en page. Deux groupes du sud-ouest qui ne pouvaient que se rencontrer, outre pour des raisons géographiques, pour des considérations musicales également. Deux groupes adeptes d'un noise-rock marquant son territoire avec une approche tout en retenue, en explosions froides et en précisions lacérantes.
Magneto poursuit la forte attractivité de son album précédent avec deux titres dont le premier, Electric Land, se démarque du lot. Une coloration inhabituelle, un groove Fugazien, un riff basiquement lumineux tout comme la rythmique pour une compo plus coulante qu'à l'accoutumée et dont la ligne mélodique du chant détaché faisant office de refrain/envolée sur la fin est un vrai bonheur venant frapper par surprise. Pas loin d'être le meilleur titre que Magneto ait écrit jusque là. Le deuxième morceau Fissure n'a pas le même charisme mais s'en sort à l'aise dans le registre des dissonances aiguisées et classieuses pour un titre qui n'aurait pas dépareillé sur Science of Attraction.
De la face M comme Magneto, on passe à la face P comme Pylone. Une logique implacable comme les deux inédits précis et inébranlables du groupe toulousain. Pylone innove pourtant en confiant le chant sur Blank à la bassiste Nadège, se rappelant le bon temps de Headwax quand elle donnait déjà de la voix. Deux minutes et quelques d'un titre ne lambinant pas en route et plus virulent que ce que Pylone a pu faire sur Things That Are Better Left Unspoken pour un titre noise-rock racé et efficace. La basse, on en reparle sur Growing Block Universe dont le rythme est tout droit sorti des aciéries du Chicago Noise, imperturbable tout au long des quasi six minutes montant graduellement en intensité et sculptées par le dialogue inspiré et incisif des deux guitares coupantes et le chant/parlé habituel de Julien. Pylone est porté par une belle assurance et une maîtrise exemplaire d'un noise-rock charcutant tranquillement en profondeur. Un très beau split complémentaire confirmant tout le potentiel de deux groupes en passe de devenir des valeurs sûres.

SKX (06/01/2015)