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Gentlemen
Pro Famine – 7''
Ken Rock 2015
Good Omen/Bad Husband – 7''
Episode Sounds 2015

Après une Sex Tape salace, Gentlemen enchaîne avec deux singles coriaces. On aurait même pu dire trois vu qu'un petit bout dur de single avait déjà été publié en 2014 sur Jeth-Row records mais qu'il est du domaine de l'introuvable. Ces deux nouvelles sorties ne se trouvent également pas dans tous les rayons de grandes surfaces. Une en Suède pour Ken Rock records, l'autre au Japon pour Episode Sounds. Logique pour un groupe australien. Gentlemen globe-trotters et toujours à ranger dans la case éducation ratée. A commencer par la pochette de Pro Famine dont le titre est déjà tout un poème, une allégorie du bon goût et du politiquement correct. Et tant qu'à parler de squelette, abordons le cas de Pro Famine, titre rachitique qui se décompose en cinquante-cinq secondes. Ne reste plus que les os à ronger d'un punk-noise la tête dans le guidon et qui ne laisse pas de survivants sur son passage. Le cas de Gaunt Boys est beaucoup plus intéressant. Rythmique guerrière avec un batteur qui éclate ses cymbales, chant qui vomit littéralement sa bile noire, riff perçant tournant en boucle, ce morceau a quelque chose des Brainbombs en version accélérée, une putain de balle nihiliste fracassante. Que 325 exemplaires d'imprimer. Il serait judicieux de se dépêcher de se procurer une copie si vous aimez votre punk-noise sale et méchant.





Le single japonais a droit à une présentation beaucoup plus soignée avec un bel obi strip rouge ceinturant la pochette, typique des disques du pays du Soleil Levant. Mais à l'intérieur, punition identique. En pire si on se fie uniquement à la couche de crasse et au niveau de saturation indécent figurant sur les trois titres. Compression maximale et c'est ça qui est bon, il ne peut en être autrement avec le genre de musique saccagée par Gentlemen. Tout autre chose serait inconvenant. La palme revient au titre Dead Hand. Compression maximale, oreilles qui bourdonnent, jambes qui flageolent, Gentlemen nous a particulièrement gâté et arrose son punk-noise au napalm. Parfait. Tout est à fond et même un poil au-delà, Gentlemen déboucherait un chiotte, vous gerbe à la face sa haine des grands jours et attaque à la tronçonneuse avec des riffs über sulfatés. En trois titres pour quasi autant de minutes, Gentlemen s'offre un magnifique disque de gros sales punks.

SKX (01/06/2015)