formica
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La vie d'un groupe de rock n'est pas un long fleuve tranquille et Formica en est une nouvelle démonstration. Un des membres fondateur étant parti à l’orée de l'enregistrement d'un album avec sa basse, son chant et ses compositions, les Rennais se sont rabattus sur une formule courte, un beau single quatre titres. Le bassiste a été remplacé mais le batteur qui joue sur ce disque a depuis également mis fin à l'aventure. D'où énième changement de batteur. Mais tous ces remous ne font pas changer la ligne directrice d'un Formica solidement arrimé au comptoir d'une pop américaine bruyante. Depuis leur premier album publié en 2011 déjà, Formica continue d’œuvrer dans le sillage de Sebadoh et Pavement, entre tradition éclairée et décontraction hâbleuse. Seulement quatre titres au lieu d'un bel album en bonne et due forme mais le meilleur est là. Quatre morceaux qui ont toutes les gênes du tube indé qui s'ignore. Entre un Tonight et son piano frénétique joué à un doigt et The Stupid Guy à la mélodie imparable sur laquelle glissent les guitares, la face A est parfaite de concision et d'amour primesautier. Face B, il est encore question d'amour avec le poétique Fuck Hard mais retiens moi mon chéri sur deux guitares giclant à l'unisson une mélodie détendue du gland sur laquelle saute une belle ligne de basse alors que B-Sides n'est pas une chute de studio casée là pour faire le nombre mais un titre aux chœurs printaniers et au chant mordant comme un canard. Pour conclure en beauté et en gage de qualité s'il vous fallait une preuve de plus, l'enregistrement a été assuré au studio Kerwax, le mixage par le Thugs Christophe Sourice (ils s'en passent des belles dans le 22) et la splendide pochette est une photo de Renan Péron. Ces footballeurs m'ont l'air aussi vifs que des joueurs du stade Rennais, ils ne risquent pas encore de gagner quelque chose cette année mais ils collent parfaitement à l'image de beautiful losers de Formica.

SKX (01/05/2015)