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Joe Haege paye son coup. En rupture de son groupe 31 Knots et de sa copine, il trouve dans Vin Blanc réconfort et ivresse de la création. Un texte personnel et désabusé à l'intérieur du digipack dit qu'il n'a pas arrêté de faire de la musique depuis l'âge de 20 ans (il en a 37 maintenant), enchaînant albums et tournées sans jamais rencontrer gloire et argent. Mais faire de la musique, il ne sait faire que ça. Il a donc repris le chemin de son home studio, s'est retrouvé seul face à son ordinateur, ses shitty fichiers MIDI et a composé, pour l'amour de la musique et seulement de la musique, son deuxième album solo sous ce drôle de patronyme, après un premier, Chroma Key 2011, passé complètement inaperçu.
Vin Blanc n'a pas vu de nouvelles vérités au fond de la bouteille. Si ce projet doit faire penser à un autre groupe, c'est 31 Knots qui se pointe sans problème. Façon identique de bricoler sa pop, une pop éclatée et à multiples visages, d'amener des refrains casse-gueule, des lignes de chants sur le fil du rasoir, d'expérimenter et assembler des sonorités incongrus, le souci du détail et de l'arrangement osé, des sons fourmillant, se rajoutant par derrière le thème principal. Mais Vin Blanc n'est pas un grand cru. Parce que déjà, ça sent plus la machine que l'organique et surtout, Joe Haege n'a pas retrouvé l'inspiration qui a fait le bel éclat de certains disques de 31 Knots. Alors certes, Haege est en mode solitaire et ça s'entend. Vin Blanc se sirote plus intimement. Moins dans la démonstration et plus dans la balade. Le bricolage plutôt que la majestueuse construction. Il offre même quelques titres avec un minimum de sonorités. Haege qui fait dans le dépouillé, c'est pas tous les jours. Mais pas de riffs qui font la différence ou la mélodie somptueuse qui tue. Vin Blanc garde de la cuisse mais ça manque d'ampleur et de cette étincelle de génie qui a souvent mis du piment à ces compositions précédentes. Un bon petit Vin Blanc de tous les jours mais pas pour les grandes occasions.

SKX (19/02/2014)