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Ultracoït
Sex Church – LP
Rejuvenation/A Tant Rêver du Roi/Day Off/Gabu/Ocinatas/Bruisson 2014

Une pochette à faire tourner de l’œil Christine Boutin, un groupe sur la liste noire de Civitas, des hordes de fidèles prêtes à leur enfoncer le crucifix dans le fondement sauf qu'ils vont aimer ça les bâtards. Les parisiens d'Ultracoït sortent leur premier album et ils défoncent tout. Laissez tomber le délire potache de leur blague coïtale, les tenues de scène de légionnaires en chaleur, Sex Church ne fait rire personne, c'est du sérieux là-dedans. Un enregistrement plus percutant, plus sec que The Sperm EP, une cure d'amaigrissement bénéfique et s'il y a quelquechose de dur et bandant chez Ultracoït, ce sont avant tout les muscles. Leur mixture Unsane/Cherubs se tend sur des compositions qui n'ont gardé que les jolies poignées d'amour faisant onduler les hanches. Groove basse-batterie imparable et culbutant comme un bon coup de rein de mammouth, morceaux travaillés dans la chair et en profondeur, pétri avec ardeur et bien plus de finesse que l'emballage ou les paroles ne pourraient laisser croire. Ultracoït s'approche même parfois du coté froid et implacable de certains groupes noise-rock de Chicago, le graveleux et la lourdeur en plus. Duo de guitares dissonantes (particulièrement à leur affaire sur Slave et Vote Mr. Dick), constructions répétitives et convulsives, chants caractéristiques à quatre se renvoyant virilement postillons et grossièretés, chaque morceau possède de la personnalité, frappe le foie et fait mouiller le maillot. Ultracoït est monté de plusieurs crans dans l'intensité de l'étreinte, atteignant un degré d'extase surprenant. De très mauvais catholiques mais des fornicateurs noise-rock de première bourre.

SKX (05/05/2014)