sewers
homeless


Sewers
Hoisted – LP
Homeless 2013

Imaginez un groupe qui s'appellerait Égouts ?! On peut critiquer ces dernières années tous ces groupes français ayant opté pour des noms à la con mais on n'a rien à envier à ces Australiens et aux noms anglo-saxons en général. En même temps, le patronyme sied parfaitement à Sewers puisque ce groupe pratique une musique qui pue de la gueule. Quatre types de Brisbane rejoignant la crasse et le caillouteux des anciens King Snake Roost ou Grong Grong, la rudesse d'un Venom P. Stinger, le graveleux d'un Killdozer notamment dans le timbre vocal qui donne envie de se racler le fond de la gorge pour le chanteur Shane Corrigan. Pour faire plus actuel, les comparaisons pourraient faire un tour du coté de Clockcleaner ou Pissed Jeans mais on connait tous les limites de ce petit jeu et Sewers n'a besoin de personne pour racler les fonds de casserole. Surtout que leurs influences restent tout de même plus marquées par l'héritage de leurs compatriotes. Une bonne remontée d'égout d'un punk-rock dégénéré, la souplesse d'une barre de fer, la douceur d'une maquerelle albanaise centenaire, tout est fait pour se sentir à l'aise et détendu. Deux guitares qui grattent et écharpent, une voix de soûlard pas baisant, une rythmique sans fioriture, Sewers pratique son rock'n'roll sans vaseline avec parfois un entrain inattendu comme sur General Gore ou Sinkhole. Si l'esthétique général est appréciable et perpétue la tradition d'un rock australien brut de décoffrage, il manque encore à cet album des compos inoubliables, un peu plus de coffre et de classe dans le song-writing pour en faire un disque qui fera date mais il a le mérite de placer Sewers sur la carte du rock et ses prochaines productions seront surveillées de près.

SKX (05/10/2014)