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Kicked Back Into The Crypt, c'est un joli coup de pied au cul à la décence, un split que les sourds ne regretteront pas de ne pas entendre. Un disque avec que du névrosé et de l'insoumis.
Sediment Club, les présentations viennent d'être faites, alors on ne va pas recommencer. Entre temps, la fille aux synthés et chant s'est barré et c'est en trio désormais que Sediment Club tire à vue. Les racines No-Wave de ces jeunes trublions prennent une tangente encore plus barrée, quitte à perdre ses attributs No-Wave pour partir vers un free-rock anguleux à faire passer US Maple pour des gens sobres. Chaque musicien semble jouer sa propre partition, seul dans son coin comme un damné. Le groove s'est transformé en une membrane caoutchouteuse avec des accès de convulsions et de la bave sur le bord des lèvres. Le chant de Austin Sley Julian se libère des contraintes terrestres, n'hésite pas à devenir débile ou aboyer sur son prochain pendant qu'il tiraille dans l'anarchie les cordes de sa guitare. Difficile de dire si c'est de l'impro ou si le trio sait ce qu'il fait mais le résultat, sans être à chaque fois percutant, offre de belle joutes erratiques et fracassées, six morceaux rebondissant sur tous les murs de la pièce dans un chaos dans lequel il est agréable de se perdre.
Avec Guerilla Toss, votre sens de l'équilibre ne va pas s'arranger. Je découvre ce groupe originaire de Boston mais ce quintet a déjà trois albums à son actif, deux pour la seule année 2013 dont un pour Tzadik, le label de John Zorn. Je ne sais pas de quoi il retourne sur ces disques mais les trois morceaux enchaînés de ce split jouent dans la cour des grands extravertis. Pas seulement pour le fait que le guitariste aime montrer sa bite en concert et sur les photos promotionelles mais surtout parce que Guerilla Toss ne cache rien, se donne sans compter, manifestant un panel de bruits très large. Après un sample assez long d'une conversation débile, Guerilla Toss fait penser à la bande des Aids Wolf ou Pre pour sa chanteuse Kassie Carlson aimant japper dans les aigus mais sans le coté tête à claque, sans doute parce qu'elle sait varier les plaisirs, la fermer à bon escient et parce que la musique derrière est cent fois plus consistante. Arab on Radar n'est jamais loin avec des guitares ponceuses mais aussi une musique plus élastique, répétitive (le dernier morceau Bird in a Basket), en mode free-form ou en mode agression éclair et vrillage de neurones. L'envie d'aller écouter leurs autres albums est donc très forte.
En attendant, Kicked Back Into The Crypt est un disque parfait pour découvrir deux nouveaux groupes œuvrant dans la musique étrange et frappée du ciboulot.

SKX (18/01/2014)