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Movie Star Junkies
Evil Moods - LP+CD
Voodoo Rhythm 2014

Quatrième album de Movie Star Junkies qui nous avaient laissé sur le décevant et fade Son of the Dust. Alors quand le label Voodoo Rhythm annonce un retour aux fondamentaux, on croise les doigts pour que les Italiens retrouvent leur verve d'antan. Alors certes, ce n'est pas l'âpreté, les saturations et la bave aux lèvres du tout début, faut pas déconner non plus. Mais quand même. Movie Star Junkies reprend des couleurs et se situe dans l'entre-deux ou plus exactement, effectue la somme de toute son expérience acquise lors de ces trois albums précédents et innombrables singles venant d'ailleurs d'être regroupés sur un double album incroyablement intitulé Still Singles (Jacob, Wild Honey et Beast records en 2013), un mélange habile entre garage-pop classieux, ballades sombres et habitées, chansons à boire avant de se pendre, une aura rock sixties dopée au punk de cabaret. Le fond de commerce habituel donc mais Movie Star Junkies récupère entrain, inspiration et savoir-faire because Italians do it better. Le son ne répand plus des grêlons mais le nerf est de retour. Dès le premier excellent titre A Promise, ses rafales de caisse claire et ses deux guitares aiguisées, Movie Star Junkies remet le rock au centre des ébats. Sans jouer au sagouin retrouvant par miracle une seconde jeunesse. La palette sonore du groupe s'est enrichi et les ambiances diversifiées. Marimba exotique de l'invité Maximilian Weissenfeldt sur deux morceaux, le très pop Rising et le plus tranchant et bruyant All Sort of Misery ou les fidèles cuivres sur Jim Thompson car comme pour Melville, premier album inspiré par l'écrivain de Moby Dick ou le deuxième, A Poison Tree, guidé par William Blake, Evil Moods puise son inspiration dans la littérature. Le roman noir est à l'honneur avec Jim Thompson donc, Red Harvest, titre d'un roman de Dashiell Hammet paru en 1929 (La Moisson rouge en français) mais aussi le gallois Dylan Thomas dont le poème Move Like Two Ghosts sert de paroles pour la dernière composition du même nom. Mais c'est un noir lumineux, un noir qui sait se montrer léger et entraînant. Le fond de désespoir traîne toujours sur les bords, en équilibre avec la poignant et le titubant mais ce n'est pas un retour en arrière vers un passé plus tumultueux et sombre. Avec Evil Moods, Movie Star Junkies continue d'aller de l'avant en repassant la vitesse supérieure après un gros coup de mou tout en sculptant des morceaux plus serein et mélodique mais à l'intensité et au songwriting de nouveau dans le vert.

SKX (18/12/2014)