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 kerviniou
 
 
  
 | Jessica 
      93/Mistress Bomb H Salle de Shoot  LP
 Kerviniou/Bruits de Fond 2014
 Addiction, 
        dans les halls de gare, dimmeubles, au fond de parkings souterrains, 
        sortant parfois pour respirer dans la rue vide et calme, la nuit, le silence, 
        Salle de Shoot t'éclate la tête et répand sa 
        came. D'un coté de l'alvéole, Jessica 93, nouveau crack du one 
        man band distribuant dans des sachets plastiques des effluves d'années 
        80 et de new-wave froide dopé à la basse hypnotique. De 
        l'autre, Mistress Bomb H, princesse de l'acide et du beat tortionné, 
        tempête de grêlons hallucinatoires stimulant l'imagination 
        et le système nerveux. Gros fixe en perspective.
 Face 93, Jessica exhale deux titres, Endless et Black Dog. 
        Le parfum ne diffère pas de l'album Who 
        Cares mais gare à l'overdose, surtout pour Endless. 
        L'odeur des années 80 a sa limite que la limite sent de plus en 
        plus. Mais va encore pour un tour et coule dans nos veines comme si de 
        rien n'était. Ce qui n'est pas le cas pour Black Dog. Chien 
        noir aboie dans le désespoir, l'hypnose des ténèbres 
        prend le pas sur toutes autres considérations. Le rythme tribal 
        de la boite à rythme, la ligne de basse obsédante, le riff 
        de guitare zébrant le brouillard, la voix d'outre-tombe donnent 
        force et décadence à une compo qui ne fait que creuser son 
        trou pour mon plus grand plaisir. Quand Jessica 93 s'inspire d'années 
        révolues pour les confronter à la dureté du monde 
        moderne, c'est lui le meilleur.
 Face H, la Mistress déverse trois titres d'une brûlure aveuglante, 
        Deflation, Tax et Cap. Avec l'album  9 
        Pictures, c'était la guerre. C'est toujours la guerre mais 
        en vision nocturne. Sensualité animale, yeux verts, ombres menaçantes, 
        perte de repères, le combat rapproché machines/voix prend 
        une nouvelle dimension. La trituration des sonorités, le terrain 
        hostile d'ordinateurs en mode guérilla urbaine avec tirs surprises 
        et bruits qui font froid dans le dos se mélangent à merveille 
        dans des structures qui vous lèchent l'échine. Frisson garanti 
        ou quand l'harmonie et la déstructuration se rencontrent, quand 
        le chant incantatoire de la Mistress vous ensorcelle et se pose sur un 
        lit de clous et d'orties sur fond de ténébreuse onde synthétique, 
        ça vous donne Deflation 
        et là, c'est le flash. White light, big hit. Mais je crois bien 
        que Tax est un échelon au-dessus dans mon ordre de préférence. 
        Plus noir, plus profond dans la chair, la machinerie infernale se met 
        au service d'une mélodie souterraine et hypnotisante, avec une 
        voix aux intonations/subversions/bouleversements variés, pleine 
        d'arrogance et de dégoût pour la tiédeur. Cap 
        finit en beauté le travail de décloisonnement des sens et 
        Mistress Bomb H monte d'un cran le niveau de son monde original et continue 
        de mettre le feu aux platines.
 Ce split, avec la superbe pochette de EK 
        Dojo, c'est de la défonce de première.
 SKX (28/10/2014)
 
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