thegreatsabatini
solarflare






The Great Sabatini
Dog Years – LP
Solar Flare 2014

La simple évocation de Sabatini me replonge dans des mois de juin torrides en face à face avec Gabriela, à me contrefoutre de combien était le score pourvu que le match dure le plus longtemps possible et qu'elle ne s'évapore jamais de l'écran à tube cathodique. Elle a fait aimer le tennis à des générations d'homo sapiens désespérés qui sont tous retournés voir le foot quand l'Argentine a pris sa retraite. The Great Sabatini, effectivement, le groupe de Montréal ne s'y est pas trompé en l'affublant de ce qualificatif.
Et en parlant de sport, The Great Sabatini sont sûrement de grands joueurs. Avec ce troisième album, ils se font plaisir, ne donnent aucune limite à leur joie de jouer et revisitent toutes les tendances du heavy-rock-noise-metal-hardcore et autres qualificatifs à la noix pour signifier une musique dont l'unique but est de t'écraser, les noix et le reste. Et puis la pochette bien sûr parce qu'il faut être sacrément joueur et avoir perdu un pari, en plus d'avoir un sens de l'humour bien accroché ou aucun amour propre, pour se présenter avec un tel visuel. Chapeau bas. The Great Sabatini est donc tour à tour lent, lourd, violent, torturé, punitif, distributeurs de bourre-pifs, émasculateurs, se font flashés à de grandes vitesses, ne sont jamais avares de bonnes soufflantes derrière la nuque, spécialistes de riffs pesants, de larsens grinçants et de quelques passages de tendresse virile comme sur Reach ou le final et grandiose Life During Wartime. Et j'aime les gros durs qui se la jouent poignant, cheveux au vent. Par contre, de là à balancer Akela, une romance acoustique en face de face A, c'était franchement pas la peine. A moins que ce soit encore ce putain d'humour. The Great Sabatini ne souffre cependant pas d'éparpillement, signe d'excellents titres comme Munera, trouve sa place entre (en gros) Ken Mode et Keelhaul et présente un album solide à défaut d'être dingue.

SKX (15/09/2014)