animallover
learningcurve





Animal Lover
Guilt - LP
Learning Curve 2014

Après un single et le 5 titres Fundango, le fan invétéré de noise-rock incendiaire était en droit d'attendre de la part d'un de ses petits préférés les plus prometteurs un album en bonne et due forme, un vrai de vrai qui placerait Animal Lover tout en haut du panier en plus de nous ratatiner la gueule, la confirmation d'un génie incontestable pour mettre le monde aux pieds du trio de Minneapolis. Il faudra se contenter d'un nouveau mini album, six malheureux titres. La frustration est à son comble mais elle est surtout à la hauteur de l'attente suscitée par les deux premiers enregistrements. Mais après tout, autant mettre que le meilleur du meilleur, une sélection naturelle qui évitera les morceaux plus anecdotiques sur la longueur d'un album, continuer à grandir tranquillement, condensé sa force de nuisance et servir frappé. Guilt de je ne sais quoi mais pas en tout cas pas d'avoir placé la barre encore très haute et ridiculiser les petits camarades. Animal Lover surfe sur la vague Fundango et répand un noise-rock viscéral, sauvage, dans des compos rondement menées qui, sous des dehors chaotiques, ne font pas n'importe quoi. Entre deux furieux accès de rage, Animal Lover sait tempérer, voir adoucir le propos comme lors d'un Neighbors quasi mélancolique qui n'aurait pas dépareillé sur le dernier Porch. Au delà, c'est fougueux, retenu, fracturé ou répétitif, bloqué sur une note de basse avant que le chanteur ne pète un câble sur le morceau qui a donné son nom au disque. Les six titres rappellent de plus en plus Rapeman en mode Cherubs ou Hammerhead époque Into The Vortex. Les lignes de basse marquantes mènent la barque, de fantastiques morceaux patiemment montés sans qu'on y voit les ficelles, tout s'imbrique merveilleusement bien, portés par un souffle qui n'a pas beaucoup d'équivalent à l'heure actuelle dans la scène noise-rock US. On attendra donc encore pour un véritable album mais si c'est pour nous servir à chaque fois des bombes lapidaires de ce genre, on s'en contentera aisément.

SKX (01/07/2014)