tile
limitedappeal



Tile
You Had A Friend In Pennsylvania - LP
Limited Appeal 2013

Après une poignée de singles, Tile passe à l'album. Avec une pochette à la Blacklisters, décalée et surprenante. Ce que ne laissait pas du tout présager la musique de ce trio d'Allentown, carrée, monolithique et sans fioriture qu'une course de bison représentait beaucoup mieux. Vous reprendrez bien un cocktail citron ? Non, Tile n'a pas viré sa cuti et reste dans un moule noise-rock sludge, les deux pieds fermement arrimés au sol pourtant tremblant sous leur démoniaque assaut. I'm awake now, this pain I am wearing is just in my head. Les paroles ouvrant le disque sur Half Tooth font office d'avertissement. Le poids et la douleur ne vont pas nous quitter mais au final, du grand plaisir car on aime ça. Du lourd, du plombé, vous avez, noise-rock suintant de saleté en mode le plus souvent ralenti. Un peu comme si Unsane et Cherubs évoluaient sous le joug des Melvins. Avec un putain de groove qui casse la nuque comme aux plus belles heures de Fudge Tunnel. Mais l'accélération et les coups de butoir ne sont jamais loin. Et nombreux. Une impression de fausse lenteur, d'un groove lancinant et pervers, régulièrement traversés par des secousses grondantes et grésillantes, des gueulantes provenant du fond des âges, une rythmique souple et profonde et des riffs implacables pouvant déraper dans le décor dans un cri grinçant. Et quand Tile allonge le tir au-delà des six minutes (Mick Jaguar et Nightcrawler), l'effet répétitif / rouleau-compresseur est décuplé, on s'en prend plein la tronche, on rentre les épaules, priant en secret pour que ça continue. Vous avez désormais un ami en Pennsylvanie et il s'appelle Tile.

SKX (01/09/2013)