stereozor
hellosweetnoise
smalltones

Bon ok, le nom n'est franchement pas terrible mais passons outre cette première mauvaise impression. Stereozor n'est pas un groupe de dinosaures mais pratique une musique vivifiante de jeunes de leur temps avec bien plus de finesse que leur patronyme ne laissait supposer. Un trio limougeaud qui s'éclate, comme leurs potes de Mr Protector avec qui ils ont récemment tourné, à forcer son destin, à brouiller les pistes, bien qu'elles soient plus lisibles, glorifier la pop en la musclant, la rendre plus complexe et anguleuse, écrire des refrains limpides et accrocheurs, allonger des compos et ne pas savoir où ils vont nous mener ou nous balader sur de magnifiques moments en apesanteur. Seulement six titres mais chacun possède de la patine. D'entrée de jeu, la paire Skudy Dank et Steel avec son beau jeu de batterie invoquent Papier Tigre. Le chant parfois très mélodique fait penser à Alaska Pipeline, quitte à parfois faire tiquer comme sur le début de Daven. Mais en général, ça chante et plutôt bien, avec toute l'intensité requise. Ou ce coté ensoleillé émanant de certains passages que les vieux grincheux dans mon genre n'aimant pas s'exposer à trop de lumière auront tendance à redouter.
Mais au moment où on pense que Stereozor est calibré classique et qu'on pense les avoir capté, les presque sept minutes de Extic Bored débarquent. Psychédélisme mesuré, hypnose latente trouvant son prolongement dans le très beau All First Wild, sa ligne de basse qui reste dans la tête et ses parties de guitares éclairées et quasi crépusculaires. Tout comme l'instrumental Psychotic Mug qui ferait presque danser avant de dévier vers quelquechose de plus sombre.
Stereozor est une bête malicieuse, feintant les approches, n'allant pas à l'endroit où on pensait les voir se diriger, se cantonner. Stereozor a le song-writing racé et inspiré. De quoi placer de suite un groupe sur le haut de la pile des groupes à suivre de près.

SKX (06/04/2013)