soupcans
telephoneexplosion
jkshk

Viens manger ta soupe. Un bon grand bol dégoulinant avec des légumes avariés. Soupcans, trio de Toronto, aime la musique baveuse, saturée, distordue avec plein de grumeaux qui explosent sous ton gros pif. Ça et les belles pochettes où l'émotion le dispute à la recherche graphique avec un soupçon de vomi coincé entre les chicots. T'en veux encore ?
Tellement de fuzz, de synthé saccagé, de guitares dans le rouge et de cris de malades qu'à ce niveau là, c'est plus du garage-rock, c'est l'arrière-cour de la cour, le fond de la mine, du noise-punk brutal et sauvagement jouissif. Cheveu peut aller se refaire la permanente. Parasite Brain est leur nouveau single. Six titres encore plus violents et tordus que Good Feelings, leur premier album paru en novembre 2012 (un autre 12'' uniface est sorti en 2011, il s'appelle Erotic Nightmare, tout un programme). Avec des titres comme Parasite Brain, No Teeth et Lost Drugs, faut pas s'attendre à de la poésie adolescente en pleine crise existentielle. Marche ou crève. Seul Crimes of the Future, Part II représente un Soupcans plus lent et rampant, donc rajoutant une qualité remarquable à leur palmarès d'esthète : le vice. En plus d'un boucan d'enfer et d'un morceau très long. Plus de trois minutes trente, pour du Soupcans, c'est du péplum. L'album est également une belle brochette d'hymnes dévastés dépassant rarement les deux minutes. Car sous leurs allures de Huns dévalant la steppe à couilles rabattues, Soupcans délivre en sous-main des mélodies ravageuses, des morceaux un peu bizarres parfois avec des sons/parasites qui se rajoutent pour foutre encore plus de bordel (c'est la touche Screamers), boostées par une basse qui se gondole et un sens de l'urgence devenant un pléonasme quand on parle de ce genre de groupe. Tout n'est pas mémorable certes mais dans l'instant c'est excellent. Ça frappe fort, ça se consomme vite. J'ai tout fini ma soupe et j'en reprendrais bien encore un peu.

SKX (05/12/2013)