running
castleface





Running
Vaguely Ethnic - LP+flexi
Castle Face 2013

Running, c'est avant tout une histoire de pochette. Avec leur album précédent, Asshole Savant, le groupe de Chicago nous avait fait la totale de ce qu'il y a avait en magasin. Apparemment, il a encore des stocks. Ou des actions chez un fabriquant de flexi disque. Ce petit bout de plastique tout flasque que Running a cette fois-ci décliné en blanc immaculé avec un très bel œuf en or au milieu. Il s'est glissé dans un album tournant en 45 tours par minute, tendance fond de tiroir d'un vert qui n'était pas en quantité suffisante pour peinturlurer toute la face. Et comme Running aime s'entourer d'artistes qui ont le vent en poupe, Edie Fake a dessiné la pochette.
Mais l'essentiel, c'est que cette fois-ci, le contenu est aussi bon que le contenant. A partir d'une base toujours aussi noise-garage-trashy, avec de la reverb plein les doigts et les cordes vocales, Running étale des riffs plus saignants sur une rythmique au groove percutant comme une pointe de douze dans le gros orteil. Autant dire que tes pieds, tu les bouges. Dès l'imparable morceau d'ouverture, Thanks for the Input, c'est la grande messe du rock'n'roll vitriolé où les Cramps et les Stooges battent le fer avec l'affront de jeunes morveux noiseux-arty qui balancent la sauce. Un des deux guitares sifflent, hululent sous la lune, l'autre tranche dans le lard. Vaguely Ethnic est basique comme un bon disque de rock, urgent, expéditif, saturé d'ondes néfastes donnant envie de danser comme un damné vomit sur la chienlit jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'air est zébré d'une sale vibration. Même Wake Up Applauding mis au rebut sur le flexi continue de souffler sur la braise. Running a passé la vitesse supérieure et crache son venin.

SKX (05/10/2013)

PS : le disque existe aussi en version vinyle sans le flexi.