pauwels
pressejectandgivemetape
Pauwels
s/t CD
Press Eject And Give Me Tape 2013

Quand j'entends le terme post-rock instrumental, j'aurais tendance à sortir le fusil de chasse et le gros calibre. Mais soyons sport. Déjà parce que Pauwels vient de Mulhouse et c'est déjà suffisamment difficile pour eux et que ce post-rock là est largement malmené pour ne voir qu'un énième ersatz d'interminables plages stériles, de montées longuettes et de descentes en roue libre. Le post-rock instrumental de Pauwels aurait même une sérieuse aptitude à mettre du plomb dans les poches pour plonger plus vite dans les méandres du stoner, étaler le gras des deux guitares, marteler avec force de puissants rythmes, mettre une pointe de psychédélisme, rouler sur les plates-bandes de Pneu et planer au-dessus de terres déjà survolées par du Pelican.
Ce qui n'empêche pas les quatre Pauwels de répondre aux codes du post-rock, mettre de la finesse, balancer des arpèges cristallins, varier les climats, jouer aux montagnes russes et étirer ses compos en longueurs. Six morceaux pour une demi-heure durant laquelle Pauwels nous fait la totale. C'est beau, c'est en place, avec ce qu'il faut de compétence et de conviction pour faire passer un agréable moment. Il n'en demeure pas moins que ces compos n'arrivent pas à me marquer plus que ça. Le savoir-faire ne suffit pas toujours. Ca manque de croustillant, de surprises, excepté sur le dernier titre, Hospital Escape, aux accents sudistes avec l'harmonica et le chant de Dirty Deep (?) qui met un brin de folie à un disque qui en manque singulièrement. Ou, pour être honnête, c'est juste un style qui ne m'a jamais vraiment parlé. Va savoir, Charles. Les accrocs du genre peuvent sans doute foncer et commander ce digipack à un nouveau label strasbourgeois qui a piqué son nom à album live de Bauhaus en 1982, Press The Eject And Give Me The Tape, dont la traduction en 2013 serait Lâche la souris et donne moi tes MP3.

SKX (15/04/2013)